La Maison d’os de Roland Dubillard au Théâtre du Rond-Point puis en tournée dans toute la France
Mis en scène par Anne-Laure Liégeois
Avec Sharif Andoura, Sébastien Bravard, Olivier Dutilloy, Agnès Pontier (les valets) et Pierre Richard (le Maître), avec la participation de trente comédiens amateurs
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du 29 mars au 11 mai 2013,20h30
Théâtre du Rond-Point (Paris)
Curieuse atmosphère pour ce début de la pièce de Roland Dubillard, qui par certains côtés nous remet en mémoire toute la symbolique d’Eugène Ionesco, celle que véhiculait Le Roi se meurt. Car comment interpréter autrement cette ambiance fin de règne qui peu à peu envahit toute la scène du Théâtre du Rond-Point ?
On assiste à l’écroulement d’un univers, à son délabrement permanent, concrétisé par de fréquentes et terrifiantes chutes de matériaux divers qui, sans crier gare, s’abattent sur les domestiques de cette vaste demeure promise à une ruine définitive ! Malmené et moqué plus ou moins ouvertement par sa domesticité, le Maître des lieux, ou du moins ce qu’il en reste, a fort à faire pour faire régner l’ordre dans cette armée de domestiques rebelles et qui de plus en plus rechignent à effectuer la moindre tâche. Si le Maître ne maîtrise guère la situation en ce qui concerne la mise au pas de ses valets, qu’il menace fréquemment de mettre à la porte, il y a un autre domaine dans lequel il va totalement perdre le contrôle de la situation. Il s’agit de sa vaine lutte contre un ennemi bien plus insidieux et redoutable : la Mort en personne, qui bien qu’invisible affirme avec force sa présence par mille signes prémonitoires !En effet celle-ci semble avoir pris ses quartiers dans cette demeure en perdition, engageant avec le Maître un combat sans merci dont elle sortira, à coup sûr, vainqueur ! Jusqu’au bout, le Maître va tenter de lui tenir tête, mais le rapport de force est inégal et le Maître va lentement se diriger vers la résignation, le renoncement et se préparer à glisser inexorablement vers l’oubli. Roland Dubillard, créateur des personnages désopilants et laconiques Grégoire et Amédée, qui hantaient autrefois France-Culture, nous propose ici une plongée crépusculaire dans un monde voué à la disparition et l’anéantissement irrémédiables. Anne-Laure Liégeois qui signe la mise en scène de La Maison d’os de Roland Dubillard, entretient avec Molière, Shakespeare, Marivaux, Marlowe des rapports étroits pour les avoir mis en scène à plusieurs reprises. Avec Roland Dubillard et sa Maison d’os, Anne-Laure Liégeois, trouve le ton juste, nous proposant une vision sombre et sans espoir du pouvoir s’opposant vainement au phénomène de la décrépitude et du basculement vers le gouffre sans fond du néant. Pour réussir ce pari, Anne-Laure Liégeois a mis toutes les chances de son côté en proposant le périlleux et écrasant rôle du Maître à Pierre Richard qui remplit parfaitement son contrat en faisant du Maître un personnage à la fois fragile et émouvant qui jusqu’au bout va obstinément s’opposer à son ennemi irréductible et invincible : la Mort. Mais l’armée des valets est également remarquable avec Sharif Andoura, Sébastien Bravard, Olivier Dutilloy et Agnès Pontier.
Tournée
14 et 15 mai 2013 Scène Nationale de Cavaillon (84)
17 et 18 mai 2013 Théâtre Communautaire d’Antibes (06)
21-23 mai 2013 Nouveau Théâtre d’Angers/CDN des Pays de la Loire (49)
25 mai 2013 Le Carré, Scène nationale/Château-Gontier (53)
28 et 29 mai 2013 La Comète/Scène nationale de Châlons-en-Champagne (51)
8-19 juin Théâtre des Célestins/ Lyon (69)
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