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Tête d’Or de Paul Claudel au Théâtre de la Tempête

Affiche-tete-or

mise en scène : JEAN –CLAUDE FALL
avec : Adama Bakayoko, Nouhoum Cissé, Ramsès Damarifa, Cheick Diallo, Hamadoun Kassogué
Abdoulaye Mangané, Ismaël N’Diaye, Maïmouna Samaké, Djibril Sangaré, Diarrah Sanogo, Gaoussou Touré, Aïssata Traoré, N’Dji Traoré ,Tiéblé Traoré, Mohamed Yanogué

au Théâtre de la Tempête
du 12 mars au 12 avril 2015
Cartoucherie
Route du Champ de manœuvre - 75012 Paris
www.la-tempete.fr

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Bien avant que Paul Claudel n’écrive L’Annonce faite à Marie, L’Otage, Le Soulier de satin, alors qu’il n’est encore âgé que de vingt ans il écrit sa première pièce en 1889. Ce sera Tête d’Or qui symbolise à ses yeux un personnage aux facettes multiples : tour à tour héros de guerre, mais aussi apprenti dictateur, intolérant, ne supportant aucune opposition, exigeant de la part de ceux qui se rallient à lui une totale soumission.

On peut prêter au personnage imaginé par Paul Claudel une certaine proximité avec certains personnages sortis de l’imaginaire shakespearien comme par exemple Richard III. La destinée tragique de ce dernier ressemble étrangement à la cavale suicidaire de Tête d’Or : tous deux périront sans grande gloire alors que tout leur promettait un destin enviable. Pourtant les ressemblances entre les deux personnages issus de l’imagination de Shakespeare (Richard III) et Paul Claudel (Tête d’Or) s’arrêtent là car Richard III n’est qu’un aventurier cynique, alors que Tête d’Or est capable de générosité et d’une certaine grandeur d’âme. En effet bien  que mortellement blessé, il se porte pourtant au secours de la Princesse à la fin de la pièce alors que celle-ci est crucifiée à un arbre .On peut également reconnaître au personnage (Tête d’Or) inventé par Paul Claudel un courage exceptionnel et un mépris absolu de la mort qu’il considère comme une sorte d’alliée invisible presque bienveillante. Pourtant  quand finalement cette dernière (la mort)  viendra traîtreusement le frapper sur le champ de bataille,  son corps refusera de capituler, luttant jusqu’au bout, stupéfiant ses vassaux qui n’en croient pas leurs yeux devant une telle résistance face à la Camarde.

tete-dor theatre de la tempete

Dénouement extraordinaire, la fin de la pièce réunira l’agonisant (Tête d’Or) et la Princesse. Dans un dernier élan de générosité, Tête d’Or mourant va tenter de léguer son pouvoir à la Princesse. Peine perdue car celle-ci nantie de ce titre de Reine ne lui survivra que quelques instants. Conclusion ironique et tragique mais qui est  une sorte de constante dans le théâtre claudélien (on pense ici au Partage de Midi).C’est Jean-Claude Fall qui réalise la mise en scène de Tête d’Or de Claudel. On se souvient beaucoup de l’excellent directeur du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis que fut Jean- Claude Fall de 1989 à 1997. Sous sa direction dynamique, inventive, beaucoup de spectacles originaux souvent courageux y virent le jour. La façon d’envisager Tête d’Or n’échappe pas à l’optique que Jean-Claude Fall entretenait déjà avec le théâtre durant cette période.  Car c’est avec la même audace qu’il transpose l’action de Tête d’Or dans une Afrique immémoriale, toute bruissante de ses légendes et de ses mystères. Avec une troupe d’acteurs africains très motivés, il invente une saga pleine de bruit et de fureur bousculant tout  par sa démesure, son outrance, son sens de la tragédie. Un évènement incontournable au Théâtre de la Tempête : Tête d’Or, la première pièce de Paul Claudel.

texte de Michel Jakubowicz 

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