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Lignes de Faille d’après le roman de Nancy Huston au Théâtre du Rond-Point (Paris)

ligne defailles theatre du rond-point

mise en scène : Catherine Marnas
avec : Julien Duval, Pauline Jambet, Elisa Voisin, Franck Manzoni, Sylvie Orcier, Olivier Paul, Catherine Pietri, Bénédicte Simon, Martine Thinières

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du 12 mars au 11 avril 2015
Théâtre duROND-POINT
75008 Paris
www.theatredurondpoint.fr

Nancy Huston dont le roman est ici adapté et mis en scène par Catherine marnas avoue être une passionnée de musique, affirmation qui semble être confirmée par le titre de son premier roman paru en 1981 et qui s’intitule Les Variations Goldberg.

Si son admiration pour la musique de Johann Sebastian Bach semble avoir été la motivation et le thème de son premier roman on peut aussi s’interroger sur la structure de Lignes de faille  qui fait aussi  appel à ce qui peut aussi ressembler par exemple aux  cordes d’un quatuor à cordes, entremêlant à l’infini leurs voix différentes mais pourtant indissolublement liées à jamais dans une polyphonie multiple. C’est à une plongée terrifiante dans le passé que nous convie le roman de Nancy Huston, un passé qui a tendance à ne pas passer et dont certains épisodes d’une noirceur abyssale refusent de disparaître, semblant stagner à jamais dans nos mémoires. Nancy Huston choisit à plusieurs moments cruciaux de la pièce de faire de jeunes enfants âgés de six ans les témoins de périodes très ciblées de notre passé.2004 est la période la plus récente, ensuite le cours du temps va régresser toujours plus loin vers le passé. En 1982 nous serons à New York et à Toronto en 1962.Phase finale de cette progression forcée vers le passé nous arrivons à la date fatidique de 1944 en pleine Allemagne hitlérienne subissant la débâcle, affirmation bientôt corroborées par le bombardement de Dresde et un peu plus tard par l’annonce du suicide  d’Hitler. Le thème récurrent de la pièce de Nancy Huston est celui de l’identité cachée car en cette période de terreur indicible (1944), la seule façon de survivre pour tous ceux que le régime nazi a condamnés  consiste à être soit adoptés, soit à dissimuler son nom réel contre un nom factice qui a l’avantage d’assurer à ceux qui en bénéficient, une existence proche de ce que l’on peut appeler une existence normale. Bien entendu ces êtres meurtris, ballottés par les aléas mouvementés d’un monde en guerre (celui de 1944) en particulier, vont mener un combat sans merci pour tenter de retrouver leur identité bafouée ou perdue.  Catherine Marnas qui a eu la chance d’être initiée à la mise en scène théâtrale par deux maîtres tels qu’Antoine Vitez et Georges Lavaudant,  met en scène Lignes de faille en réussissant le tour de force de faire jouer les vingt-neuf personnages de cette pièce-fleuve (quatre heures !) par seulement une dizaine de comédiens. Catherine Marnas  utilise une scénographie qui fait appel à une stylisation très poussée réellement efficace. D’autre part sa mise en scène évite tout recours à l’anecdotique et à la facilité, rendant ainsi lisible une vaste période de notre histoire encore hantée par ces images subliminales venues d’un passé trop chargé d’une noirceur invisible mais toujours présente dans nos pensées. Signalons que Lignes de Faille basé sur le roman de Nancy Huston bénéficie d’une scénographie  signée par Michel Foraison et Carlos Calvo. Ce dernier assurant également les créations vidéo avec Olivier Raiso .

texte de Michel Jakubowicz

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