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La Dame Blanche au Théâtre du Palais Royal (Paris)

DAME BLANCHE TPR AFF

de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino
Mise en scène de Sébastien Azzopardi

LA SUITE APRÈS LA PUB

Avec : Arthur Jugnot (Malo), Anaïs Delva (Alice et Nina), Sébastien Pierre (Alex), Réjane Lefoul (Céline), Emma Brazeilles (Chloé et Rosalie), Michèle Garcia (La vieille), Benoït Tachoires, (Victor) et avec Charline Abanades, Vincent Cordier, Jean-Baptiste Darosey

Pierre Hélie (Assistant à la mise en scène), Juliette Azzopardi (Décor), Philippe Lacombe (Lumière), Romain Trouillet (Musique), Pauline Yaoua Zurini (Costumes), KAMYLEON (Magie), Mathias Delfau (Vidéo), Jean Godement (Sculpture), Marion Even (Masques)

Théâtre du Palais-Royal
38 rue de Montpensier 75001 Paris
Depuis le 10 septembre 2015
www.theatrepalaisroyal.com

otre univers est semble-t-il bâti sur la réalité la plus banale. Pourtant nos convictions  peuvent un beau jour s’effondrer lorsque d’incroyables circonstances nous font basculer dans une autre réalité. C’est précisément parce qu’il est confronté à un brutal changement de cap que le gendarme Malo se retrouve face à des situations que l’on peut qualifier d’irrationnelles. Ce brutal changement de cap subi par Malo intervient alors qu’il est en compagnie de sa maîtresse (Alice) en pleine nuit  au volant de sa voiture.

Il  ne peut empêcher celle-ci de s’enfuir brusquement alors qu’ils viennent de stopper. Au terme d’une angoissante et vaine recherche il découvre  avec horreur qu’Alice vient de décéder, probablement victime d’un chauffard. Terrorisé à l’idée de révéler son aventure extraconjugale à sa femme, il va commettre l’irréparable en enterrant à la hâte le cadavre d’Alice. C’est à partir de cet épisode dramatique que l’existence de Malo va peu à peu se détériorer  et que l’irruption insidieuse de phénomènes inquiétants va s’immiscer dans son existence, la transformant progressivement en cauchemar. Ces fissures dans son quotidien fait de missions de gendarmerie vont affecter son comportement avec ses collègues bien entendu mais également avec sa propre épouse qu’il va finir par terroriser. Son délire paranoïaque va très loin puisqu’il croit entendre dans chaque phrase de son collègue(Alex) une très nette dénonciation de son crime. La naissance de son bébé ne signifie pas davantage pour lui un retour à la normalité. Bien au contraire, puisqu’il croit voir dans son propre enfant le spectre terrifiant d’Alice, cherchant à l’attirer  avec une folle violence au royaume des morts. Deux personnages apparemment inoffensifs (Victor) et (La Vieille) vont se révéler porteurs d’une dangerosité insoupçonnée, exerçant soudainement sur le déroulement de la pièce une macabre et terrifiante influence. Finalement confondu, Malo va confesser son « crime » passant donc  à son tour derrière les barreaux, ce qui lui assure une sorte d’abri précaire. Mais in extremis il va pouvoir être provisoirement libéré pour tenter en compagnie d’Alex de sauver Nina, la sœur d’Alice, menacée de mort par Victor et La Vieille qui en fait se révèle être la mère de ce dernier. Après un ultime assaut mené par la gendarmerie éliminant les deux monstres (Victor et sa mère)  les choses paraissent rentrer dans l’ordre. Mais décidément alors que le surnaturel semble s’effacer il s’impose à nouveau. Surgi de l’ombre, le fantôme d’Alice tente à nouveau de  forcer Malo à la rejoindre au  royaume des morts, entérinant une vérité évidente : le passé et son cortège de hantises et de culpabilité ne sauraient disparaître totalement. La mise en scène de Sébastien Azzopardi ne tolère aucun temps mort ce qui confère à ce spectacle un rythme souvent effréné, ahurissant, que les comédiens tous remarquables ont parfaitement intégré à leur jeu. Parmi ceux-ci il faut citer l’impeccable performance d’Arthur Jugnot dans le rôle de Malo, Anaïs Delva interprétant avec virtuosité les deux rôles d’Alice et de Nina. Il faut aussi souligner la diabolique composition de Benoît Tachoires incarnant le rôle de Victor .Michèle Garcia est aussi terriblement convaincante dans le rôle de La Vieille qu’elle incarne  à la perfection. Il faudrait aussi citer les remarquables décors imaginés par Juliette Azzopardi. Quant à la musique signée Romain Trouillet  elle apporte à la pièce de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino un élément angoissant qui place d’emblée ce spectacle dans la trajectoire de certains films d’Alfred Hitchcock.

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Texte de Michel Jakubowicz



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