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Lapidée à la Comédie Bastille

lapidee comedie bastille

Lapidée
Texte, mise en scène et lumières par Jean Chollet-Naguel
Avec Nathalie Pfeiffer, Pauline Klaus et Karine Bouziouane
Voix off par Roland Giraud
À partir du jeudi 07 Janvier 2016
Du mercredi au samedi à 19h30 et le dimanche à 15h
Comédie Bastille - 5,rue Nicolas Appert 75011 Paris
www.comedie-bastille.com

LA SUITE APRÈS LA PUB

Une pièce qui fait le procès d’une coutume barbare toujours en pratique dans bon nombre de pays : la lapidation. Cette justice expéditive est exercée uniquement à l’égard des femmes sur un simple soupçon d’adultère. Abdul et sa femme Aneke ayant tous deux étudié  la médecine à Maastricht, reviennent en terre musulmane exercer leur discipline au profit de leur communauté. Une erreur fatale est commise par Aneke : elle refuse après avoir eu deux filles d’envisager un troisième enfant, qui bien sûr serait un garçon. En refusant de se plier aux coutumes locales, et cela afin de se consacrer uniquement à l’exercice de la médecine, elle va sans s’en rendre compte déclencher un mécanisme mortifère dont elle sera la victime.

Son mari Abdul va, devant le refus d’Aneke, se plier aux coutumes ancestrales et prendre une seconde épouse sur les conseils de sa mère. Aneke, folle de rage et se voyant trahie par Abdul va l’insulter et réclamer des comptes en public à un mari qu’elle considère, selon les critères occidentaux, comme volage. Mais Abdul, considérant qu’il a été insulté publiquement, se doit de réagir puisque son honneur a été bafoué. Selon la coutume toujours en vigueur, un juge et toute la population mâle du village s’érigent en tribunal dont les délibérations auront force de loi. Retenue prisonnière dans une cave sinistre où serpents et autres hôtes indésirables se promènent en toute liberté, Aneke attend le verdict en se berçant d’illusions et de faux espoirs d’une hypothétique libération. Sa seule alliée, lorsqu’elle est emprisonnée au fond de cette cave sinistre qui n’est en fait que l’antichambre de la mort, est la sœur d’Abdul qui va tout tenter pour l’en sortir. Mais inflexible, Abdul va s’opposer de toutes ses forces à sa sœur, allant même jusqu’à la menacer si elle s’entête à sauver Aneke. Alors que l’heure de son châtiment approche, Aneke reçoit la visite d’Abdul qui soudain pris de remords lui propose un abominable marché pour sauver sa peau. Il lui suggère de s’enfuir et celle qui paiera à sa place sera sa propre sœur. Aneke face à cette proposition répugnante refuse et va continuer vainement à espérer que son cas suscite, en Hollande et dans le monde entier, un sursaut salvateur qui la libèrera de sa geôle infecte. Comme dans une sorte de cauchemar kafkaïen, l’impitoyable mécanisme broyeur d’êtres humains va donc se mettre en marche et respectant une coutume moyenâgeuse, aboutir à son infâme conclusion : la mort programmée d’Aneke. Sur ce thème terrifiant, La Lapidation de Jean Chollet-Naguel va bâtir une construction d’une logique infernale, démontrant avec une précision chirurgicale la diabolique machination dont Aneke sera la victime. Saluons  l’impeccable prestation  de Pauline Klaus à la fois émouvante et fière dans le rôle d’Aneke, celle de Karim Bouziouane incarnant un implacable Abdul sans oublier Nathalie Pfeiffer interprétant parfaitement Nouria la sœur d’Abdul.

Texte de Michel Jakubowicz



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