Anna Karenina au Théâtre 14
Anna Karenina de Helen Edmundson, d’après le roman de Léon Tolstoï
Version française et mise en scène : Cerise Guy et Cyrille Denante
Du 8 mars au 23 avril 2016 au Théâtre 14
20 avenue Marc-Sangnier, 75014 Paris
Mardi, vendredi et samedi à 20h30. Mercredi et jeudi à 19h
Matinée le samedi à 16h
www.theatre14.fr
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Léon Tolstoï (1828-1910), l’auteur immortel de Guerre et Paix et de Résurrection, a peint dans son roman Anna Karenina écrit de 1876 à 1877, le portrait d’une femme exceptionnelle, aux idéaux élevés qui ira jusqu’au bout de ses convictions, quitte à mettre en jeu sa propre existence si un destin implacable et capricieux l’oblige à envisager cet ultime recours. Ne pouvant plus supporter son mari Karenine, Anna Karenina va s’éprendre de Vronsky, qui bien que lui jurant un amour éternel, va peu à peu la délaisser sous divers prétextes, lui promettant le mariage si elle peut obtenir une promesse de divorce de la part de son mari. Un autre personnage tourmenté et complexe occupe aussi une place importante dans ce spectacle. Il s’agit de Lévine, personnage assez abrupt, bourré de principes d’ordre moral. Leur rencontre réelle permet à Anna Karenine de mesurer l’attrait qu’elle exerce sur ce caractère entier, difficilement contrôlable. Avant cette rencontre entre ces deux personnages-clés du roman de Tolstoï, une sorte de contact semblable à un rêve les réunit dans un dialogue qui les met en présence l’un de l’autre alors qu’ils ne sont pas face à face. Anna Karenina va mettre au monde le fils de Vronsky, mettant ainsi sa vie en péril car l’accouchement s’est fort mal passé. Néanmoins Anna Karenina va survivre à cette terrible épreuve et envisager une vie nouvelle avec Vronsky, sans attendre un hypothétique divorce que lui accorderait Karenine.
Malgré cette impression de bonheur quelque peu factice, les rapports entre Anna Karenina et Vronsky vont avoir tendance à se détériorer rapidement. Anna Karenina se rendant compte qu’entre elle et Vronsky tout se délite, va envisager avec une froide détermination qu’une seule issue lui est offerte : la mort. C’est pour cette solution terrible qu’elle optera en s’engageant délibérément sur une voie ferrée qui la conduit implacablement vers la conclusion tragique de son destin. Cerise Guy qui réalise ici la mise en scène d’Anna Karenina ne prend pas comme base le roman de Léon Tolstoï mais prend comme point de départ l’adaptation traduite en français d’Helen Edmundson. Bien sûr, cette version ne possède pas la densité du roman de Léon Tolstoï et a tendance à simplifier non seulement l’action du roman mais aussi les caractéristiques psychologiques des personnages qui s’en trouvent quelque peu amoindries. Néanmoins, Cerise Guy parvient à donner une certaine cohérence au déroulement de ce drame dont la figure centrale est Anna Karenina, qui, défiant tous les tabous, ira jusqu’au bout d’un destin implacable qui ne lui épargnera rien. Pour assumer un rôle aussi écrasant, Cerise Guy a fait appel à une excellente actrice : Mathilde Hennekinne qui habite son personnage avec beaucoup de conviction, donnant à cet être peu banal, courageux, une stature impressionnante. Mais on pourrait aussi reconnaître à Antoine Cholet la faculté indiscutable d’endosser avec beaucoup d’intuition le rôle complexe de Levine, second personnage principal du roman de Tolstoï. Le reste de la distribution n’appelle que des éloges (François Pouron, Emmanuel Dechartre, Eloïse Auria, Stéphane Ronchowski etc…).Un spectacle qui rend ainsi hommage à l’une des plus grandes figures de la littérature russe : Léon Tolstoï.
Michel Jakubowicz
avec
Voix : Avec l’amicale participation de Francis Huster
Anna : Mathilde Hennekine
Lévine : Antoine Cholet
Karenine : Emmanuel Dechartre
Vronsky : François Pouron
Kitty : Eloïse Auria
Stiva : Stéphane Ronchewski
Dolly : Isabelle Andreani
Comtesse Vronskaya/Agatha/ Princesse Betsy : Sandrine L’Ara/Cerise Guy
Le Majordome :L’invité/La silhouette : Laurent Letellier