Skip to main content
PUBLICITÉ

Exposition : Chefs - d’œuvre de Budapest au Musée du Luxembourg

Chef Oeuvre Budapest musee Luxembourg

Dürer, Greco, Tiepolo, Manet, Rippl-Ronai
9 mars- 10 juillet 2016
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard
75006 Paris

LA SUITE APRÈS LA PUB

Cette exposition rassemble des œuvres provenant du Musée des Beaux-Arts et de la galerie nationale hongrois, et propose au visiteur non seulement une importante sélection de peintures issues de la période baroque mais également des peintures liées à l’impressionnisme français.

Au cours des siècles, et malgré les vicissitudes de l’Histoire, le Musée des Beaux-Arts de Budapest et la Galerie nationale hongroise, grâce à des dons de la noblesse du pays, ont pu augmenter de manière significative leur patrimoine, constitué de peintures, dessins, sculptures et objets précieux. Parmi ces généreux donateurs il serait logique de citer d’abord le baron Ferenc Széchényi (1754-1820), ainsi que l’archevêque Janos Laszlo Pyrker (1772-1847). Ce dernier se montre particulièrement généreux car parmi les deux cents tableaux offerts à l’État figurent notamment les noms réputés de peintres tels que Véronèse, Giorgione, Bellini et Gentile. Mais bien sûr, ce sont les Esterhazy qui apporteront au musée des Beaux-Arts de Budapest une contribution décisive grâce aux milliers d’œuvres léguées, qu’ils ont collectionnées durant de nombreuses décennies. La peinture contemporaine n’est pas oubliée non plus, puisqu’elle s’affichait encore récemment au Musée d’Orsay dans une exposition Allegro Barbaro associant la musique de Bartok à la modernité hongroise. Cette même modernité sera bien entendu associée dans cette exposition à une autre, provenant des quatre coins de l’Europe, puisqu’il sera possible d’admirer des œuvres d’Arnold Böcklin, Auguste Rodin, Pierre Puvis de Chavannes, Oskar Kokoschka, Paul Gauguin, Paul Cézanne, Claude Monet, Georges Seurat ou encore Jean-François Millet.
Organisée par les commissaires Laurent Salomé et Cécile Maisonneuve, cette exposition se divise en huit parties, débutant par La fin du Moyen-Âge constituée d’un ensemble assez imposant regroupant des œuvres telles qu’une émouvante Vierge à l’Enfant avec un ange de Liberale da Verona, peinte vers 1468-1470. Cette première partie de l’exposition propose au visiteur des œuvres signées Andrea Pisano, Michiel Sittow, Sano di Pietro, Maso di Banco, Maître d’Okolicsno ainsi que celles provenant du Royaume de Hongrie et du Saint Empire Romain Germanique. La partie Renaissance germanique propose autour d’un Portrait d’un jeune homme d’Albert Dürer, deux œuvres d’Albrecht Altdorfer : une Crucifixion (1518-1520) ainsi qu’une remarquable Vue de Sarmingstein-sur-le-Danube (Plume et encre grise sur papier) datant de 1511. Si Albrecht Dürer ne manque guère d’imitateurs, il en va de même pour Albrecht Altdorfer comme en témoigne ce Paysage avec arbres (Pinceau, aquarelle verte, bleue, brune et gouache sur papier) par un de ses suiveurs après 1507. Lucas Cranach l’Ancien est aussi présent dans cette section avec Lamentation sur le Christ mort avec Saint Wolfgang, Sainte-Hélène et des donateurs inconnus(vers 1515-1516). Cranach est ici assisté de son atelier. Par contre, Salomé avec la tête de Saint-Jean Baptiste (entre 1526 et 1530) est totalement attribuée à Lucas Cranach l’Ancien.

Liberale da Verona

Enfin, pour clore la visite de cette section décidément riche en surprises, signalons les fascinantes aquarelles réalisées entre 1577 et 1578 par Hans Hoffmann (Grenouille verte, Sauterelle verte, Tipule, Araignée porte-croix, Libellule). Peut-on attribuer ce caracolant Cavalier sur un cheval cabré (Bronze à patine vert sombre) à Leonard de Vinci ? Le visiteur averti saura peut-être résoudre cette énigme, tout en admirant ce Portrait d’homme de Paolo Caliari dit Véronèse. Un Nouvel élan religieux qui constitue la Salle IV de l’exposition nous propose à nouveau un tableau de Paolo Caliari dit Véronèse (Le Christ en croix vers 1580) mais surtout trois passionnants tableaux de Domenikos Theotokopoulos, dit Greco : Marie Madeleine pénitente vers 1576, L’Annonciation (Vers 1600) et Saint Jacques le Mineur (Entre 1585 et 1590). C’est avec le monumental tableau, l’Apparition de Saint-Jacques à la bataille de Clavijo (317x163) de Giambattista Tiepolo que se termine cette partie de l’exposition. L’Âge d’or hollandais renferme de nombreux trésors comme ce lavis sur papier de Rembrandt van Rijn : Maison paysanne hollandaise dans le clair-obscur vraisemblablement exécuté vers 1635 ou 1636, sans oublier une scène populaire due à Jan Steen : Une joyeuse compagnie, dit la Famille des chats (1673-1675). Frans Hals impose aussi son vigoureux talent avec ce Portrait d’Homme de 1634. Mais comment ne pas citer ce tableau de Pieter de Hooch d’une très belle facture intitulé : Femme lisant une lettre devant la fenêtre ouverte ? Caractères est la sixième partie de l’exposition et nous offre à nouveau une œuvre singulière de Hans Hoffmann s’interrogeant sur la longévité humaine. Il s’agit d’un dessin exécuté à la Plume, pinceau, encre noire (vers 1580) : Vieillard de quatre-vingt-treize ans. Johann Heinrich Füssli dont l’œuvre est souvent parsemée d’étranges cauchemars est présent ici avec La Femme de l’artiste (vers 1790). Francisco de Goya qui lui aussi à l’exemple de Johann Heinrich Füssli sait faire surgir de l’ombre d’effroyables créatures, nous propose d’assez réalistes portraits (La porteuse d’eau , Le Rémouleur et Portrait de Manuela Camas y de las Heras). La Nouvelle peinture (VII) nous invite à une plongée dans le domaine français avec L’Estacade de Trouville, marée basse peint en 1870 et Trois bateaux de pêche (1885) de Claude Monet. Vincent van Gogh figure ici avec Femme tricotant à la fenêtre, un dessin exécuté sur papier (Crayon noir et pierre noire). La peinture hongroise est présente ici avec un saisissant portrait de Franz Liszt réalisé par Mihaly Munkacsy en 1886. Dans cette dernière partie de l’exposition (Symbolisme et modernité) figure l’inoubliable auteur de L’Île des morts : Arnold Böcklin. Il nous fait découvrir une étrange créature : un Centaure à la forge du village, une huile sur bois peinte par l’artiste en 1888. Janos Vaszary (L’Âge d’or 1898) et Jozsef Rippl-Ronai (Femme à la cage 1892) représentent le courant fin de siècle de la peinture hongroise. Mais Béni Ferenczy (Jeune homme, Bronze de 1919) et Sandor Bortnyik (Le Nouvel Adam et La Nouvelle Eve, 1924) représentent déjà la nouvelle tendance moderniste hongroise. Le dessin d’Egon Schiele (Femme assise 1911) surprend toujours par sa radicalité et son expressionnisme virulent. Auguste Rodin s’impose avec force avec Sirènes, un bronze datant de 1888. Au terme de ce périple effectué sur une période de plusieurs siècles, le visiteur de cette exposition sort ébloui, puisqu’il a été amené d’abord à s’immerger dans la fin du moyen Âge pour finalement débarquer sur les rives du Symbolisme et de la Modernité.

Texte de Michel Jakubowicz

LA SUITE APRÈS LA PUB


Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ