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Le retour de la K7 analogique : un épiphénomène qui se confirme ?

K7 revival

Avec un phénomène qui dure depuis quelques années et une augmentation des ventes de 74% en 2016 comparées à l’année précédente, tous les espoirs sont permis... La K7 va-t-elle connaitre une success story comparable aux retours des vinyles ? Ou bien les casettes analogiques vont-elles retourner dans leurs tiroirs poussiéreux, d'où certains pensent qu'elles n'auraient jamais du ressortir ?

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Le marché de la K7 a été rapidement écrasé par la montée en puissance du disque compact dans les années 1980. Le CD offrait alors une bien meilleure qualité sonore et l’étonnante possibilité de changer de morceau instantannément. Fini les joies des K7 qui se débobinent. Même s’il fallut attendre l’arrivée des lecteurs MP3 et du premier iPod, aux début des années 2000, pour ranger définitivement son bon vieux Walkman, l’ère de la K7 semblait bel et bien révolue.
Pourtant, il y a 10 ans le marché de la cassette montre déjà les premiers signes avant coureurs d'une petite reprise, d'abord grâce à la scène de musique punk underground. Puis, dès 2010, le début du «renouveau de la cassette» a été repéré par certains médias mainstream américains comme le Boston Globe. Nous avons égélement souligné le phénomène il y a quelques mois dans un article consacré à National Audio Company, la dernière usine de cassettes analogiques. La résurgence du vinyle ayant déjà marqué les esprits, il est tentant de vouloir faire le parallèle. Ainsi selon le rapport musical Nielsen les ventes de cassettes ont augmenté de 74% en 2016, pour atteindre 129 000 unités. La tendance est donc réelle. Certes, la croissance est impressionante, mais le volume reste presque insignifiant par rapport aux 13 millions de vinyles vendus ou encore aux 105 millions de CD-Audio, dont le marché est pourtant en déclin. 

L'industrie du disque se relancerait dans la K7 ?

On peut dès lors s’interroger sur les raisons d’un tel retour, si minime soit-il. La BO du film « Les gardiens de la galaxie » de Marvel, présentée comme la mixtape personnelle du héros du film a-t-elle vraiment contribuée à un renouveau de la K7 avec ses 11 000 exemplaires vendus en 3 ans ? Les rééditions des albums d'Eminem et de Prince qui se sont vendus chacun à plus de 3000 exemplaires y sont ils pour quelque chose ? Pourquoi peut-on trouver un album de Justin Bieber en K7 ? Simple effet de mode destiné à vendre par tous les moyens plus de musique en jouant sur la fibre nostalgique ? Ou alors, au contraire, l’intérêt que portent les grands labels de l’industrie du disque aux K7 est plus un symptôme de ce retour en force que l’origine du phénomène ?

Quid aussi des cassettes vierges pour faire des enregistrements persos ou bien encore des magnétocassettes pour les lire ? On trouve bien quelques appareils, mais l'offre (voir ci-dessous) est assez maigre et très hétéroclite.

Des ventes en majorité en provenance des petits labels indépendants

La majorité des ventes proviennent en effet de petites séries achetées en ligne par des fans. Comme le note Billboard, 43 % de toutes les ventes de cassettes en 2016 étaient issues de ventes directes sur des petits sites web ou sur les boutiques en ligne des maisons de disques indépendantes. La K7 donne en effet aux consommateurs un objet physique à chérir, qui a d’autant plus de valeur qu’il existe en toute petite série. Ses capacités audio ont beau être limitées, la bande a beau s’user avec le temps, elle reste un objet avec ses contraintes particulières qui immerge pendant 45 minutes par face dans un univers sonore dans lequel on ne peut naviguer aussi facilement qu’avec des MP3.

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Une flexibilité et un coût modique adapté aux petits labels

Le site Urban Outfitters a probablement aussi joué un rôle dans cette résurgence. Outre ses accessoires de mode, ses platines vinyles et ses disques, on trouve sur le site de nombreux albums sur K7, contribuant ainsi à créer une mode. La présence d’un véritable marché d’occasion et la facilité de production des mixtape ont également un rôle important dans ce retour, notamment pour les productions underground. La K7 ne disposant pas des mêmes qualités en sa faveur que le vinyle, elle se destine moins à un public audiophile, mais plus à des hipsters à travers de petits labels indépendants, comme EndlessDaze par exemple qui peuvent se lancer dans la production de petites séries à un coup presque dérisoire, puisqu’il est possible de se procurer de tels albums pour un prix de 4$ seulement.

Notons aussi, que depuis 2013, les magasins distribuant des K7 célèbrent chaque année le Cassette Store Day avec des lancements de bandes spéciales, des concerts... dans l'espoir d'imiter le succès des Disquaires Days, et amplifier le phénomène de reprise.

Les origines du retour en vogue de la K7 sont donc multiples. Industrie du disque cherchant de nouveaux moyens de promotion, hipsters en quête du dernier produit retro à la mode, petits labels et scène indépendante qui y trouvent un support matériel qui répond à leurs exigences propres… Quoiqu’il en soit il est difficile de prédire un futur radieux pour les K7, le rouleau compresseur des sites vendant de la musique dématérialisée semblant à terme inexorable. En tous cas la K7 analogique n'est finalement pas morte et cela nous réjouit !

Sources : The Verge, Fast Company

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