Empire Ears Odin : 7 voies, 11 transducteurs et structure triple hybride pour ces écouteurs audiophiles surréalistes

Marque américaine aux dents longues et aux idées haut de gamme, Empire Ears compte bien, avec ses nouveaux écouteurs Odin, s'élever au rang d'empereur de l'audio. Et pour cela, force est de constater que la marque se donne les moyens de ses ambitions. Au programme, une débauche de technologies propriétaires, mais surtout une architecture totalement folle !

Rêves kaléidoscopiques

Terminé (ou presque) les écouteurs audiophiles aux tons ternes. Depuis quelques années, nombre de constructeurs parent enfin leurs créations de couleurs, parfois jusqu'à l'extrême. Ici Empire Ears propose une coque en polymère à la forme assez classique, de type universel (par opposition aux produits moulés à l'empreinte de l'oreille), mais qui se distingue par un dos totalement multicolore, rehaussé d'un logo doré.

Sur le papier, nous aurions pu craindre un rendu trop agressif voire un peu vulgaire, mais le visuel des Odin nous rassure largement. Ces écouteurs apportent ce qu'il faut de folie colorée sans que cela dénote avec leur approche haut de gamme. Bien sûr, tout est affaire de goût...

Comme tout haut de gamme qui se respecte, les Empire Ears Odin utilisent un câble détachable. De type double broches, il s'agit de la référence Stormbreaker UPOCC, un câble de Litz en cuivre de haute qualité avec gaine tressée et séparateur en aluminium usiné.

Mais si les écouteurs Odin arborent une forme déjà agréable, celle-ci n'est qu'un avant-goût.  

Architecture au-delà du raisonnable

La modernisation des composants audio et des méthodes d'intégration a clairement permis d'imaginer toutes les folies en matière d'architecture sur les écouteurs haut de gamme. Mais, à notre connaissance, c'est la première fois que nous avons affaire à quelque chose d'aussi poussé.

Ainsi les Odin sont-ils habités par pas moins de onze transducteurs par côté, répartis en sept voies, le tout orchestré par le système de filtrage propriétaire SynX, composé de condensateurs et résistances de haute qualité. Ces onze transducteurs ne sont pas seulement des modèles à armature symétrique, puisque la marque utilise une structure triple hybride dite "tribride" : 

• 2 transducteurs dynamiques pour les basses,
• 5 transducteurs à armature équilibrée pour les médiums,
• 4 transducteurs à électret (électrostatique à polarisation permanente) pour les aigus.

Cette base impressionnante étant posée, les Empire Ears Odin s'articulent comme suit.

Premièrement ils utilisent deux transducteurs dynamiques propriétaires de type W9+, un modèle avec charge en bass-reflex développé par Empire Ears et spécialement dédié au bas du spectre. L'un des deux est réservé aux basses, quand le second est destiné à ce que nous pouvons appeler (même si le terme reste étymologiquement faux) infra-basses, c’est-à-dire les fréquences inférieures à 60-80 Hz.

Pour les médiums (des bas-médiums aux haut-médiums), Empire Ears mise sur une petite armée de transducteurs à armature équilibrée. Une paire assure la reproduction des bas-médiums, un modèle seul se charge des médiums, et une seconde paire fait chanter les haut-médiums.

Enfin, la reproduction des aigus passe par un type de transducteur qui devient peu à peu le roi des modèles haut de gamme, à savoir le haut-parleur à électret. Cette technologie de type électrostatique, qui utilise des électrodes à polarisation permanente, est incroyablement efficace pour les hautes fréquences. Une paire de transducteurs agit en tant que tweeter, quand une seconde paire propose de jouer au super-tweeter, c'est-à-dire reproduire les très hautes fréquences (au-delà de 10 kHz). La marque met ici en avant son système propriétaire EIVEC, qui utilise un transformateur de tension indispensable pour les transducteurs de ce type, et un élément crucial dans la musicalité de ses écouteurs (presque l'équivalent d'un amplificateur pour un casque électrostatique).

Les Empire Ears Odin sont donc des écouteurs sept voies, animés par onze transducteurs de trois différents types, chacun étant le meilleur dans sa plage de fréquence. Difficile d'imaginer mieux sur le papier.

Enfin, la marque applique sa technologie ARC (Anti-Resonance Compound), un revêtement antirésonant, sur chacun de ses composants : transducteurs, tubes acoustiques et filtre.

Empire Ears annonce une réponse en fréquence dantesque : 5 Hz – 100 kHz ; nous ne commenterons pas l'utilité de monter aussi haut en fréquence.

Annoncés aux prix de 3 400 $, les Empire Ears Odin font clairement partie du très haut de gamme du genre, une tranche du marché pourtant déjà habitée par de nombreuses références.

Spécifications

• Type : écouteurs intra-auriculaires
• Topologie : 7 voies, "Tribride"
• Basses : 1 transducteur W9+ pour les infra-basses, 1 transducteur W9+ pour les basses
• Médiums : 5 transducteurs à armature équilibrée, répartis en 3 groupes
• Aigus : 1 paire de transducteurs à électret en tweeter, 1 paire de transducteurs à électret en super-tweeter. Gestion de la tension par le système propriétaire EIVEC
• Filtre propriétaire 7 voies Synx
• Technologie antirésonance ARC
• Réponse en fréquence annoncée : 5 Hz – 100 kHz
• Impédance : 3 Ohms
• Sensibilité 108 dB/mW
• Prix : 3 400 $

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