Dan Clark Stealth : ce modèle planaire innovant serait-il le meilleur casque Hifi du monde ?
Les casques très haut de gamme se suivent et se ressemblent ? Cela est assez souvent le cas, sur un marché où le moindre modèle planaire proche du DIY mais bien emballé peut être vendu à plus de 2 000 ou 3 000 euros. Pourtant, le très haut de gamme semble un peu plus dynamique et innovant ces temps-ci. Nous avons par exemple eu le bonheur de découvrir le premier casque électrostatique CRBN d'Audeze il y a quelques jours et des constructeurs comme Meze (Empyrean) ou Final Audio (D8000) ont déjà pavé la voie menant vers ce changement. Autre découverte prometteuse : le Dan Clark Stealth.
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Moderniser sans changer la forme
On ne change sans doute pas aussi facilement son identité visuelle. Ainsi Dan Clark ne transforme-t-il pas la forme relativement atypique qui caractérise ses casques, du moins en apparence. Le Stealth dispose ainsi des fameuses coques entre l'œuf et le triangle aux arêtes totalement arrondies, de l'accroche coques/arceau asymétrique, de l'arceau à double tige ou encore du repose-tête souple.
Une fois ce constat passé, nous pouvons voir que l'accent est placé sur une extrême modernité. La structure des coques est entièrement en aluminium anodisé et l'arceau repose sur un impressionnant alliage de titane et de nickel, lui permettant de conserver une grande finesse sans risque de se déformer. À l'arrière des coques, la marque ferme la structure acoustique au moyen de panneaux entièrement en fibre de carbone. Le Stealth est donc un casque fermé.
Enfin, le repose-tête est en cuir et suédine synthétiques, avec des coutures rouges d'un assez bel effet. Les embases de la connectique filaire (en Y) sont intégrées directement dans la structure des coques.
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Toujours pliable, le Dan Clark Stealth est livré avec une pochette de transport, ce qui permet presque d'envisager un usage nomade. En effet, si ses dimensions et son design n'en font pas un casque nomade particulièrement élégant, ses tons discrets et surtout son poids assez contenu (415 g) ne rendent pas l'exercice surréaliste.
Clairement, Dan Clark semble avoir trouvé la bonne formule pour passer du design mi-industriel mi-DIY de ses anciens casques à un résultat vraiment en phase avec ses prétentions très haut de gamme. Nous pourrions y voir un parallèle avec le récent casque électrostatique d'Audeze, lui-même loin du style très vieillissant des LCD haut de gamme de la marque.
Enfin une vraie révolution sonore ?
Il faut le reconnaître, le secteur des casques audio très haut de gamme voit parfois ses tarifs augmenter sans presque jamais révolutionner les technologies embarquées. Le simple ajout d'une technologie (brevetée pour la forme) insignifiante peut dans certains cas faire doubler le prix d'un casque. Cette représentation un peu caricaturale est tout de même le signe des excès de l'industrie.
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Au contraire, avec son Stealth, Dan Clark semble avoir vraiment compris qu'un travail plus profond fera avancer l'industrie audio. À l'image de la structure META des dernières enceintes LS50 II de KEF, le constructeur profite des avancées technologiques dans le domaine des métamatériaux, ainsi que de l'impression 3D.
À la base de cette petite révolution (même si nous attendons de voir) se trouve ainsi la structure AMTS (Acoustic Metamaterial Tuning System). Sous ce nom barbare se cache une structure très complexe imprimée en 3D dans un métamatériau. Les propriétés de ce dernier, et surtout les nombreuses structures et formes de l'AMTS, permettent de combiner un grand nombre de traitements acoustiques. L'objet joue ainsi le rôle de diffuseur (pour éliminer les ondes stationnaires), de résonateur quart-d'onde (filtrage sur des gammes de fréquences assez précises pour atténuer les pics), ou encore de résonateur de Helmholtz (pour atténuer les débordements des fréquences médium dans le cas présent).
Il ne semble pas y avoir d'équivalent de cette structure dans le domaine des casques audio, ce qui pourrait ouvrir la voie à des solutions acoustiques vraiment maîtrisées, moins empiriques en tout cas.
La structure AMTS ne vient bien sûr pas toute seule, puisque son rôle est de fonctionner de concert avec un nouveau transducteur planaire. Celui-ci, qui constitue une amélioration de ceux qui équipent les précédents casques, est 20% plus imposant et intègre une nouvelle membrane. Ce transducteur, baptisé V-Planar, mesure 62 mm x 34 mm.
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Surtout, à l'image de celui utilisé par l'Audeze LCD-GX, ce haut-parleur est dit "single ended" : les aimants ne sont placés qu'à l'arrière de la membrane/bobine plate et non des deux côtés comme c'est le cas en général.
Le son est décrit comme très équilibré, très détaillé et spacieux, sans exagération dans telle ou telle fréquence afin de flatter les détails. Si l'on en croit les premiers avis dithyrambiques des testeurs US (à prendre avec des pincettes), le pari semble réussi. Le casque Dan Clark Stealth pourrait donc bien s'imposer comme l'un des meilleurs casques de salon du moment, voire le meilleur, mais surtout le meilleur casque fermé jamais imaginé. Seul petit bémol, en partie dû à sa structure single ended : sa sensibilité serait apparemment moyenne (la marque ne communique pas de donnée chiffrée), nécessitant en tout cas un minimum de puissance.
Pas encore disponible en France, le Dan Clark Stealth est annoncé au prix de 4 000 $ aux Etats-Unis. Un tarif particulièrement élevé, bien que typique des casques très haut de gamme. Hypés par ce modèle ?
Commentaires (2)
On est plus ou moins dans le principe du résonnateur, cette technologie n'est d'ailleurs appliqué que sur les HP de basses. Ensuite, on parle d'une plaque en plâtre pour le fameux filtre, les propriété de l'ensemble repose presque uniquement sur la géométrie et peu sur les propriétés du matériau, alors que les propriétés des métamatériaux font qu'ils peuvent combiner plusieurs structure en une.
Certes le système Mulidine n'est pas couramment utilisé, mais n'a rien de révolutionnaire. Siare avait déjà utilisé ce principe de filtre à fentes dans des modèles avant 1980.