Enceintes Hifi sans fil Goldmund Melos Active : à 32 000 francs suisses, on ne sait presque rien de plus !

Selon le côté duquel on veut bien se placer, l'audio High-End peut sembler représenter soit un monde de rêve, soit une vaste blague à l'attention d'audiophiles très fortunés. Il est parfois de bon ton pour les marques, sur ce genre de marché, de ne dévoiler absolument aucun détail technique, afin de conserver un certain mystère tout en entretenant une réputation d'excellence qui justifierait des tarifs hors norme. C'est le choix qu'a fait Goldmund pour sa nouvelle enceinte de bibliothèque connectée Melos Active. Pour l'occasion, le constructeur nous en fait une présentation emphatique, en donnant le moins possible de détails techniques sur son produit. Une véritable performance artistique, à tout de même 32 000 francs suisses la paire !
Pourrait-on avoir plus d'infos, s'il vous plaît ?
Les Melos Active sont des enceintes de bibliothèque actives et connectées au format parallélépipédique, mesurant 25 x 35 x 36,2 cm pour 24 kg. Elles disposent d'un coffret gris strié sur les flancs d'assez bel effet, avec le logo Goldmund en or, et sont entièrement fabriquées par des artisans genevois. Des grilles assorties sont livrées en standard. En bon produit High-End, ces enceintes sont totalement personnalisables si besoin.
Au niveau acoustique, chaque modèle comporte un woofer de 7 pouces (17,8 cm) et un tweeter à dôme de 2,54 cm, avec double évent frontal, pour une réponse en fréquences de 40 Hz – 25 kHz (-6 dB). On retrouve une entrée S/PDIF, une sortie S/PDIF et une "entrée sans fil" mystère. Enfin, le tout est alimenté par deux amplificateurs de 175 W chacun, soit 350 W par enceinte.
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Et ? C'est tout. Goldmund ne donne aucun détail supplémentaire sur ce produit qu'on pourrait prendre pour une création de milieu de gamme en se contentant de lire ces lignes. Au vu du poids des enceintes (24 kg chacune), on se doute que le coffret est entièrement en métal, mais le constructeur ne fournit aucune précision à ce sujet et n'évoque jamais l'architecture interne. De même, aucun détail n'est communiqué concernant le woofer et le tweeter : ni sur les matériaux des membranes, ni sur les architectures magnétiques, ni sur d'éventuelles technologies maison. La réponse en fréquences seule montre que ce produit possède une certaine qualité, mais sur le papier, une "simple" KEF LS50 Wireless II à 2500 euros la paire propose même mieux : 40 Hz – 47 kHz (-6 dB).
Mais le point le plus flou est immanquablement la partie connectée. Goldmund ne donne aucun indice sur le ou les protocoles utilisés, hormis que la Melos peut "facilement se connecter à un ordinateur" - Bluetooth ? DLNA ? Autre ? En consultant le manuel d'utilisation, on comprend que l'ensemble fonctionne en WiFi, via une clé USB à placer à l'arrière du produit, ce qui permet d'accéder au "protocole WiFi Goldmund". Nous ne sommes pas beaucoup plus avancés sur les possibilités du système, pas plus que sur la communication entre les deux enceintes.
En l'état, la Goldmund Melos Active est donc une enceinte à n'en pas douter luxueuse, avec une architecture deux voies et une amplification de 350 W au total, armée d'une connectique filaire à la fois spartiate (S/PDIF), proposée à 32 000 francs suisses la paire, soit environ 33 300 euros. Le constructeur est coutumier de cette approche, puisque la présentation des immenses Gaïa et du lecteur CD Eidos fut marquée par un discours tout aussi peu fourni en informations techniques.
Une promesse et de l'ésotérisme
À défaut de fournir des détails techniques, Goldmund est nettement plus prolixe sur le reste, à savoir sur le superflu. La présentation donne le ton : "Melos, un hommage aux mélodies de la Grèce antique, aspire à délivrer harmonie musicale et précision. Le résultat est une véritable gemme audio, qui transcende les habituels systèmes d'enceintes, à la fois en performances et en esthétisme". Ou encore : "Melos est doté d'un élégant coffret cubique monolithique, qui reproduit fidèlement le son dans sa forme la plus pure. Ses lignes distinctives inspirées du design des enceintes Gaia rendent hommage à la beauté brute des formations rocheuses naturelles, reflétant ainsi l'engagement de Goldmund pour l'authenticité et le design intemporel. La version Active de la Melos est élégamment ornée de l'emblématique finition grise Goldmund, complétée par des grilles assorties, reflétant l'essence de notre design, inspiré par notre style de vie".
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Pour parler un peu plus de son, nous avons droit à des formules poétiques un peu passe-partout : "Melos offre une extension exceptionnelle dans les basses et une expérience d'écoute immersive grâce à une technologie avancée de filtrage, qui délivre une scène sonore vivante, enveloppant l'auditeur dans une symphonie d'un réalisme sans pareil" ou encore "Melos n'est pas juste une enceinte deux voies, c'est une véritable déclaration de luxe et de dévotion à la perfection sonore". L'enceinte est peut-être exceptionnelle, mais la communication ne nous en donne pas vraiment la raison.
Commentaires (30)
afficher son statut de personne fortunée.
Bravo à On-Mag pour vos commentaires acerbes parfaitement justifiés.
On aimerait lire plus souvent de votre part des propos critiques sur l'indécence d'une partie non négligeable de la hifi high end : tarifs délirants, spécifications techniques des plus sommaires, ingénierie et mise au point des produits souvent pas à la hauteur de celles de marques et produits bien moins prétentieux
Il faut avant tout rester pragmatique et prendre les choses pour ce qu’elles sont réellement.
L’adage ‘ce qui ne peut pas être mesuré ne peut pas être entendu’ prend tout son sens en Hifi.
En économie , il y a l offre et la demande . A vous lire , nous n aurions jamais eu des ordinateurs des ecrans LCD ect abordables .
Il ne s agit pas de jalousie ( une personne qui boit une bouteille de vin à 1 000 € ne m impressionne pas , certes c est du bon vin, mais le prix est exagéré c est aussi simple à comprendre ) mais de l analyse de l offre .
Pour les snobs , une paire d enceinte - petite enceinte ) à 4 millions d euros Le offert est en or, mais qu elle est le rapport avec la musique
Merci de ce moment de rire .
Si vous êtes lecteur de site, il y a eu un banc d essai sur des enceintes Harbeth dont la technologie n a pas évoluée sinon une réplique des années 1970 .
Non seulement le prix est abordable et restituant une bonne musicalite Etonnant .
Une marque d enceinte parmi d autres dont le prix est contenu et la musicalité reconnue .
En fait, il ne s’agit pas ici de Hi-Fi, mais de luxe. Et dans le luxe, tout est possible, l’essentiel c’est d’être très cher.
Est-il bien nécessaire, en fait, d’en parler ?
Les amateurs de Hi-Fi s’y intéressent-ils ?
Peut-être que de lire un tel article les rassure sur les choix qu’ils ont faits.
Bi repetita , l offre est pléthorique et si il y avait une corrélation directe entre le prix et la qualité d 'écoute, beaucoup d enceintes ne produiraient aucun son musicale !
Combien d'auditorium en France pour les écouter ?
Et lorsque le vendeur me demandera sur quel ampli les raccorder,poivre de moi ! j'aurais l'air d'un plouc
C’est un peu comme si l’on parlait d’un millésime du Château Yquem en se bornant à vilipender son tarif et la sobriété de l’étiquette, sans évoquer le contenu potentiellement merveilleux de la bouteille. Ou bien, autre analogie, ce serait publier un avis sur une Bentley ou une Aston Martin, jusque en leur reprochant le prix de vente et l’absence de détails sur la transmission ou les rapports de boîte, sans jamais s’être assis derrière le volant.
Malheureusement, je crains qu’il ne s’agisse d’un phénomène devenu, hélas, courant ces temps-ci, bien qu’ancien : L’Invidia des sept pêchers capitaux ; l’envie !
Certes, on peut penser, écrire, clamer que, dans tous les domaines, il existe des excès, des abus et que, parfois, le prix exigé n’est pas nécessairement en phase avec la réalité. En hi-fi, comme ailleurs, il est sûrement des produits confinant à l’ésotérisme, proposés à des coûts abusifs, force est de le reconnaître. Mais, le seul censeur capable de déterminer si oui ou non on se trouve dans un tel cas, sous condition néanmoins d’une mise en œuvre adéquate, laquelle requiert évidemment quelques notions, ce sont nos oreilles et uniquement nos oreilles ! Et, en sens inverse, un appareil peu onéreux et mauvais sera avant tout mauvais, donc son prix n’est pas pour autant justifié ! Bref, quel est l’intérêt d’une publication comme celle-ci, qui passe sous silence complet l’expérience et se borne à railler, au moyen d’adroites formules épistolaires qui ne manqueront certes pas de trouver un écho sur le net.
Il ne faut jamais oublier que le rapport entre qualité et prix n’est quasiment jamais linéaire, cela se saurait, mais décrit davantage une courbe asymptotique. En bas de l’échelle, il est facile de gagner en performances pour quelques euros de plus investis. En revanche, lorsque le niveau s’élève, progresser d’un petit pas vers le haut impose souvent des moyens financiers nettement conséquents.
Enfin, il ne faut pas croire non plus les caractéristiques mirifiques vantées par certains fabricants. Ainsi, définir la qualité d’une enceinte au seul vu d’une bande passante, sans même connaître sa courbe ou comment celle-ci a été établie et mesurée, cela confine clairement au ridicule.