Fiio CP13 : le revival de la cassette audio, sans génie ni panache

Phénomène de niche, mais toujours sympathique, la petite renaissance des baladeurs à cassettes n’est toujours pas terminée, en grande partie boostée par le retour en grâce de la mode des années 80. Brossant cette tendance dans le sens du poil, le CP13 de Fiio n’est pas un baladeur audiophile comme le constructeur nous y a habitués, mais un baladeur à cassettes tout ce qu’il y a de plus simple.
Tu connais l’astuce du crayon ?
Autant le dire tout de suite, le CP13 n’est pas annoncé avec un luxe de détails techniques. Fiio est allé au plus simple. En effet, l’appareil ne possède pas certains raffinements plus ou moins modernes, comme le bon vieil enregistreur, ni même d’émetteur Bluetooth.
Ce CP13 dispose d’une batterie intégrée, rechargeable via un port USB-C, et d’une Led d’état (marche, arrêt). La seule sortie audio disponible est une prise jack 3,5 mm, permettant de raccorder un casque filaire. Pour la gestion du volume, la petite molette présente sur la tranche devrait assurer suffisamment de précision.
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Côté ergonomie, tout est fort classique, puisque quatre boutons se partagent l’affiche : lecture, stop, avance rapide, retour rapide. L’ouverture de la trappe s’effectue via une petite encoche et la cassette s'insère par le capot (ce qui est très habituel).
C’est tout ? A priori, oui. Fiio a visiblement délégué la conception de l’essentiel des pièces, à commencer par le mécanisme, à des constructeurs spécialisés. Que reste-t-il ? Sans doute pas grand-chose. La marque ne propose (à priori) pas d’autoreverse, ni de système de réduction de bruit, type Dolby B et Dolby C. De fait, ce Fiio CP13 est clairement plus dépouillé que le modèle français We Are Rewind. En revanche, la création de Fiio est bien plus compacte (120 x 88,3 x 31,8 mm pour 310 g), mais demeure toutefois très loin des champions de l’époque comme le Sony WM-10, qui une fois replié était plus petit qu’une cassette.
Cet appareil présente d'autres limites : sa puissance de sortie anémique (tension de sortie annoncée à 250 mV), mais surtout le rapport signal/bruit ridicule, évidemment imputable au média : 55 dB (autour des 9 bits de profondeur en équivalence numérique). Sa batterie de 1800 mAh est quant à elle capable d'assurer au CP13 une autonomie de 13 h en fonctionnement, ce qui est là encore très en-deçà des standards de l’époque.
Annoncé pour février, le CP13 devrait être vendu au prix de 100 $. Deux coloris seront disponibles dans un premier temps : blanc et bleu ciel ; d'autres devraient suivre.
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Commentaires (11)
C'est dommage, car je me fais plaisir à réécouter des enregistrements radio de Black sessions (Bernard Lenoir) absolument mythiques que je n'ose numériser, par peur d'un résultat en deçà de mes espérances et surtout de la perte du rapport quasi sacralisé au média et à tout ce qu'il évoque...
C'était super à l' époque
Quand mon dernier teac 3 têtes a rendu l'âme, j' ai tout viré ( comme le dit OUAM on dupliquait pour ne pas user les vinyles et écouter en voiture) mais j' en regrette certains....
PS; Si l'аrс-еn-сiеl paraît, trois jours beaux, trois jours laids.
J'ai viré mes 400 K7 lors d'un déménagement pour passer aux mini discs (sic!) et comme vous dites que nos 20 ans étaient beaux.
Souvenir : la radion et le doigt sur le "PAUSE" de la platine k7 pour démarrer au bon moment l'enregistrement ...
Autant le vinyle est porté par un marché qui multiplie les platines, les pointes, les accessoires et même les disques (parfois pressés en full analogique comme la série Original Sound de Deutsche grammophon), autant la cassette se voit massacrée par un marketing de courte vue.
Pourtant, il y aurait de quoi faire : d'abord grâce à un fabricant français (RTM) qui produit des cassettes de bonne qualité puis grâce à un savoir faire existant qui pourrait laisser espérer mieux ! Les dernières platines (dont la mienne, une TEAC V-8030S, qui, avec le fabuleux réducteur de bruit Dolby S, permet un rapport signal/bruit de près de 90bB et une dynamique "proche" du CD avec une bonne bande. Sony, au mitan des années 90, produisait aussi des machines capables de rivaliser avec le CD.
Les constructeurs auraient donc pu sortir une machine portable bâtie sur les bases des derniers Walkman en l'améliorant avec BT, Dolby B/S (le Dolby C n'a plus guère d'intérêt avec le S) et batterie rechargeable, une mécanique digne de ce nom et un électronique de qualité !... Certes, ces technologies ont un coût, bien que vieilles de plusieurs dizaines d'années...
Hélas, les machines aux pierres performances ne manqueront pas d'enterrer bientôt l'éphémère résurrection, si il n'y a pas une réelle volonté d'aller au-delà du buzz.
En attendant mieux, je continue à utiliser ma vieille platine pour faire des bonnes vieilles compils pour le lecteur de ma Cadillac de 1996...
Mais le marché existerait-il à nouveau ? La cassette pourrait-elle revenir comme le vinyle ?...
Bien sûr que j'ai franchi le pas de dématérialisé, mais dans ma collection Qobuz, les albums s'empilent et s'oublient totalement... Et je ne vous parle même pas de fichiers collectionnés sur des disques durs, ça fait longtemps que j'ai arrêté, trop de pertes. Le streaming, c'est le top...
Cependant, j'ai vu mon fils me faire écouter le dernier Peter Gabriel dans la voiture neuve : le trouver sur Qobuz, allumer l'autoradio, passer en bluetooth, appairer avec le téléphone, lancer le son... Puis, sortant et remontant dans la voiture, rebelote, retrouver la plage où l'on s'était arrêtés...
Dans ma Cadillac 96 (pas 66), je mets la K7, je démarre, l'antenne sort, le magnéto démarre... Je m'arrête ? Quand je redémarre, la K7 continue... Le pied... Et voir l'antenne entrer/sortir dans le rétro, trop la classe.
;-)