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Concert : Ekaterina Frolova et Vesselin Stanev à la salle Gaveau

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Ekaterina Frolova (violon) Vesselin Stanev (piano) jouent Schumann, Beethoven, Brahms et Ravel.

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Le mardi 2 mars 2011 à la Salle Gaveau (Paris), Ekaterina Frolova et Vesselin Stanev ouvraient leur récital  avec les Fantasiestücke Op. 73 pour piano et violon, écrites à l’origine pour clarinette et piano. Une œuvre proche par bien des aspects des Märchenerzählungen pour clarinette, alto et piano Op. 132 composées plus tardivement et dont l’étrange climat semble constamment osciller entre féerie et rêve éveillé.

Ekaterina Frolova et Vesselin Stanev par leur jeu nuancé et plein de retenue restituaient avec beaucoup d’intuition et de sensibilité ces Fantasiestücke Op. 73, si représentatifs de l’âme tourmentée et inquiète de Robert Schumann. Avec la Neuvième Sonate à Kreutzer pour piano et violon de Ludwig van Beethoven, nos deux artistes s’attaquaient à une œuvre résolument tournée vers l’avenir. En effet, ici Beethoven accomplissait dans le domaine de la musique de chambre la même révolution appliquée dans le domaine symphonique avec la fameuse Troisième Symphonie « Héroïque ». Par ses dimensions imposantes et son style vigoureux, énergique, cette Sonate n° 9 à Kreutzer, bouscule de manière définitive les modèles classiques précédents, mis au point par Haydn et surtout Mozart. Ekaterina Frolova, magistralement soutenue au piano par Vesselin Stanev, livrait de cette Sonate une image conquérante, d’une tenue impressionnante, s’achevant avec panache avec le Finale Presto de l’œuvre.
Beaucoup plus automnale, presque mélancolique, la Troisième Sonate pour piano et violon de Brahms constituait la seconde partie du récital d’Ekaterina Frolova et de Vesselin Stanev. Une sonate somme toute déjà proche par l’esprit des ultimes œuvres de musique de chambre du maître viennois comme le Quintette pour clarinette Op. 114. Déjà une certaine résignation semble y régner, comme par exemple dans l’Adagio, que même le Presto agitato final ne saurait faire oublier. Là encore le duo Frolova-Stanev parvient avec beaucoup de tact à évoquer avec justesse et beaucoup d’émotion cette atmosphère faite de tension et de tristesse.
Bien sûr tout récital finit par se conclure comme souvent avec une œuvre de bravoure ! C’est avec Tzigane de Ravel que nos deux artistes décidaient de terminer leur concert. Une Rhapsodie de Concert composée par l’auteur du Boléro en 1924 et dont l’exécution demande de la part de ses interprètes un engagement physique évident, total. Dans un tourbillon frénétique, endiablé, l’archet infaillible d’Ekaterina Frolova toujours soutenue indéfectiblement par le piano de Vesselin Stanev, menait à son terme cette folie tzigane déchaînée !

texte de Michel Jakubowicz



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