Skip to main content
PUBLICITÉ

CD : Rosenmüller, Legrenzi, Stradella - Venezia

rosenmuller-lefrenzi-stradella-venezaiapar The Rare Fruits Council
dirigé par Manfredo Kraemer
Durée : 1h 21’ 53’’
Ambronay AMY 028
(www.ambronay.org
)
Notre avis : etoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleue(5/5)

On peut écouter ce CD de deux façons : soit normalement, c’est-à-dire suivre le concert de bout en bout, avec les compositeurs qui viennent chacun jouer un morceau pour céder la place au suivant, soit se fabriquer trois concerts en programmant d’abord Rosenmüller, puis Legrenzi, enfin Stradella. Et cela donne deux écoutes très différentes. Avec la seconde méthode, on saisit beaucoup mieux les caractéristiques des musiciens et leur originalité l’un par rapport à l’autre. Avec la première, on a, et c’est très intéressant, un concert improbable à Venise aux alentours de 1677. Improbable, car rien n’atteste que ces trois compositeurs, qui, effectivement, étaient à Venise en 1677, se soient jamais rencontrés ni écoutés. Pourtant…

LA SUITE APRÈS LA PUB

Johann Rosenmüller (env. 1619-1684) venait de Saxe, poursuivi par la justice de son pays pour son orientation sexuelle, à Venise où il séjourna longtemps. Six sonates de lui sont ici interprétées magnifiquement par le Rare Fruits Council dirigé par l’Argentin Manfredo Kraemer (vln), notamment un magnifique duo avec Guadalupe del Moral (vln) en plage 8. Une musique où, comme le dit très justement le livret se mêlent la « suavité italienne et la gravité allemande ».

Giovanni Legrenzi (1626-1690) est un Lombard bergamasque venu à Venise qui était alors une capitale de la musique. Ce sont quatre sonates de lui qui sont ici jouées par le Rare Fruits Council, très variées, brillantes (plage 9) ou sombres (plage 12), avec des ruptures de rythme et une grande diversité de formes.

L’aristocrate aventurier Alessandro Stradella (1639-1682) vient de Toscane, s’enfuit de Rome pour avoir voulu faucher de l’argent à l’Eglise, arrive à Venise, s’illustre en composant des Sinfonie virtuoses. Cavaleur, il échappe de peu aux poignards de son cocu avant de périr sous celui d’un autre. Sic transit gloria… Ce sont précisément trois des Sinfonie de ce malheureux Casanova, très raffinées, très délicates, très subtiles que nous interprète le septuor de Manfredo Kraemer avec beaucoup de maîtrise.

L’écoute normale du concert donne une sorte d’unité, au contraire, à ces musiciens différents, comme si les juxtaposer faisait renaître un esprit vénitien du XVIIème, un air du temps. Mais, après tout, les trois compositeurs se sont peut-être écoutés les uns les autres, Venise en 1677 n’est pas Shanghai aujourd’hui.

Disponible en qualité Studio Masters sur Qobuz

LA SUITE APRÈS LA PUB


Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ