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  • Michel Bedin
  • Musique

Jazz à Montauban 2011 (part. 1)

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Le 6 juillet 2011

Pour sa trentième édition – comme le temps passe – le festival de jazz de Montauban (www.jazzmontauban.com) a ouvert par une soirée de rêve au jardin des Plantes : une soirée swing manouche de très haut niveau.

Avec deux groupes hors du commun, le Selmer # 607 et le trio Rosenberg augmenté de l’extraordinaire violoniste Tim Kliphuis (prononcez Klip’oeil’s).

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Le Selmer # 607, c’est une formation constituée autour de la guitare Selmer # 607, parente de la Selmer # 503 utilisée jadis par le fondateur du swing manouche, Django Reinhardt. Avec trois jeunes solistes pour cet instrument mythique (ils se repassent le manche), Adrien Moignard, Sébastien Giniaux et Benoît Convert. Trois jeunes virtuoses redoutables servis par une excellente section rythmique, Ghali Hadefi et David Gastine aux guitares et Jérémie Arranger à la contrebasse. La célèbre guitare à pan coupé (Selmer en créa moins de mille) n’a pas le temps de se reposer ni ses cordes de refroidir. La vélocité des guitaristes qui se relaient est impressionnante, trop peut-être, car on en oublie leur musicalité qui n’est pourtant pas négligeable. Des standards, des airs de Django, pris pour la plupart dans ses ultimes compositions, le tout swinguant avec vigueur. Selmer # 607 avait déjà conquis le public montalbanais il y a deux ans, il recommence aujourd’hui. C’est sur un feu d’artifices de notes en cascades que le groupe quitte à regret la scène sous une ovation méritée.

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Pour la seconde partie, les Rosenberg, avec Stochelo à la guitare solo, Nous’che à la guitare rythmique et Nonnie à la contrebasse arrivent sur scène, tout de noir vêtus, accompagnés du jeune violoniste Tim Kliphuis. Et là, c’est l’apothéose. On connaît le trio Rosenberg, sa technique sans failles, son élégance, sa musicalité exceptionnelle, sa complicité de tous les instants, mais l’entendre avec le violoniste Tim Kliphuis relève de la magie. Cela faisait bien des années que je n’avais entendu une telle perfection. Tim Kliphuis dépasse vraiment tout ce qui se fait en violon manouche depuis bien longtemps, y compris le Stéphane Grappelli des dernières années. Fluidité, légèreté, inventivité, swing, passion, son violon est diabolique, aussi diabolique que la guitare de Stochelo. Avec des accentuations tsiganes à la Dimitrievitch et Poliakov, une sauvagerie intérieure en même temps qu’une élégance grappellienne. Du très grand violon manouche. Django, bien sûr, est à l’honneur, avec des airs qu’on n’a pas l’habitude d’entendre, et traités à la Rosenberg. Ainsi, un « Festival 48 » qui vire en dialogue de fugue de musique baroque entre Stochelo et Tim, ou des fins de morceaux qui sonnent comme des signatures de Tchaikovski, flamboyantes. Beaucoup de Django, mais qui s’en plaindrait ? Il est et reste l’étoile polaire de la plupart des musiciens de swing manouche. Et tant mieux. Pas de pause entre les morceaux, pour ce groupe comme pour le précédent, on enchaîne, juste le temps pour les spectateurs d’applaudir. Final sur des « Yeux noirs » magnifiques, commencés en valse qui va s’accélérant pour aboutir sur un tempo à deux temps, infernal et au swing ravageur.

Un rappel verra les deux groupes réunis pour un « Minor Swing » qui termine l’incendie en beauté. Le public est aux anges. Nous aussi.

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