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  • Michel Bedin
  • Musique

Jazz à Montauban 2011 (part. 4) : Yael Naim et David Donatien

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Le 9 juillet

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La soirée du 9 juillet entrait, elle aussi, dans la catégorie des soirées rentables économiquement. On sait, en effet, que le jazz parvient difficilement à joindre les deux bouts. Le moyen de devenir millionnaire avec le jazz, c’est bien connu, consiste à commencer comme milliardaire. D’où cette soirée d’entertainment, comme disent les Américains, en l’occurrence celle de Yael Naim et de David Donatien et de leur groupe.

 

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Une soirée de… allez donc définir cela, il y a du jazz, du rock, de la chanson, du blues, de la danse, cela va de la polka au quadrille en passant par le rock le plus déchainé, la boîte à musique de ma grand-mère, la fugue et la ballade, ça sonne reed irlandais, fanfare des balkans, plaintes d’Europe centrale, valse des faubourgs, le mieux serait de dire ce que ce n’est pas. Eh bien, ce n’est pas non plus tout ce que je viens d’écrire, c’est du Yael Naim, point à la ligne. Elle chante en anglais et en hébreu (dont elle parvient à adoucir les gutturalités), joue du piano, de la guitare, danse comme une folle (« Stupid Girl ») avec le danseur Daoud, et, bien sûr, c’est la loi du genre, fait chanter et taper dans ses mains un public docile et enthousiaste. Et l’on se surprend, quelque distance de critique que l’on prenne, à être, soi aussi, enthousiaste et pris par le spectacle. C’est qu’il y a, chez Yael Naim, une sincérité, une vérité, une façon de se donner entièrement à ce qu’elle fait, dans ses moments calmes, comme dans les plus paroxystiques, qui forcent l’admiration. Les musiciens ne sont pas en reste, eux non plus, qui varient les instruments (accordéon, guitare d’Amérique du sud…), qui partent dans des variations invraisemblables, qui saturent les guitares, ou assurent un background chanté. Yael Naim a un talent fou, chante en grimpant et dévalant les octaves comme si de rien n’était. Le public est scotché. Elle fait penser, mutatis mutandis, à une Lisa Minelli ou à une Barbra Streisand du XXIème siècle. Il était temps, cela manquait, et nous sommes quand même dans la deuxième décennie.

On annonce de la pluie pour demain, mais les organisateurs avaient prévu le coup. Pas de concert dimanche. A lundi donc.

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