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Concert : Chostakovitch, Rachmaninov - dirigé par Kirill Karabits

karabits-ibragimova

vendredi 3 février 2012, Salle Pleyel
Orchestre philharmonique de Radio-France avec Alina Ibragimova, violon

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Bien que composé par Dimitri Chostakovitch de juillet 1947 à mars 1948, ce premier concerto pour violon dédié à David Oïstrakh, sera seulement créé par ce dernier le 29 octobre 1955, avec au pupitre de l’Orchestre Philharmonique de Léningrad, Evgueny Mravinski en personne !

Ce retard peut s’expliquer par la méfiance qu’inspire à  Jdanov,  le censeur de l’époque, l’insoumission supposée que Dimitri Chostakovitch  manifeste envers le régime soviétique. Ce premier concerto est en effet loin de céder aux impératifs idéologiques en vigueur dans cet immédiat après-guerre, en particulier dans la dramatique passacaille qui constitue le troisième mouvement et qui se termine par une cadence très périlleuse pour le soliste. Bien que se concluant par un finale exubérant et d’une rare énergie, ce concerto donnera toujours le tournis à la censure soviétique ! Une œuvre défendue avec  beaucoup de conviction par la jeune soliste russe  Alina Ibragimova qui, malgré son jeune âge, aligne déjà sur le plan professionnel un impressionnant palmarès !

La seconde partie du concert était consacrée à une œuvre de Serge Rachmaninov.
Ultime opus de Rachmaninov, ces danses symphoniques op.45 seront créées à Philadelphie par Eugène Ormandy dirigeant l’Orchestre de Philadelphie le 3 janvier 1941. Une œuvre pessimiste dominée par la présence obsédante des forces obscures de la mort et du néant. Le premier mouvement construit sur une sorte de marche implacable fait alterner des séquences très lyriques qui peu à peu s’effacent lorsque qu’elles sont confrontées à de violentes attaques orchestrales. Le deuxième mouvement n’est guère plus rassurant mêlant des rythmes de valse à  des thèmes chargés d’inquiétude et d’angoisse. Avec le finale, un thème qui parcourt fréquemment l’œuvre de Rachmaninov réapparaît. Il s’agit du terrible dies irae, ce qui nous rappelle qu’en dehors des concertos et des trois symphonies, Serge Rachmaninov est aussi l’auteur de grandes compositions musicales orthodoxes comme Les Vêpres et la Liturgie de saint Jean Chrysostome. Le chef ukrainien Kirill Karabits qui a été chef associé de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France pendant trois ans à partir de 2002, entretient visiblement de grandes affinités avec ces Danses Symphoniques de Rachmaninov qu’il interprète avec une très grande sensibilité dans un style à la fois précis et inspiré, révélant toute l’étrangeté d’une œuvre qui nous entraîne très loin dans les territoires de l’inquiétude et de la désolation.



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