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  • Michel Bedin
  • Musique

Festival Au Fil des voix

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© Photo Daniel Meyer Assayag, by courtesy

Alhambra - Paris Xème
le 4 février 2011.

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Pour la soirée Sixième continent du 4 février 2011, c’est le trio Chemirani qui invitait. Le trio Chemirani, ce sont ces percussionnistes iraniens extraordinaires que l’on a déjà pu voir accompagner de la musique baroque au festival d’Ambronay aussi bien que du jazz avec Didier Lockwood.

Le père, Djamchid Chemirani et ses deux fils, Keyvan et Bijan commencent donc la soirée. Le père déclame un poète persan et les percussions persanes, les zarb en l’occurrence se déchaînent. Une démonstration exemplaire de leur richesse infinie. Vient alors une certaine logique dans la suite, car le pianiste cubain Omar Sosa, qui n’est ni musulman, ni persan, mais qui s’appelle Omar car ses parents adoraient la poésie d’Omar Khayyam vient jouer avec eux. Dans un costume africain rose invraisemblable, Omar Sosa improvise une mélodie sur ce que joue la famille Chemirani. C’est jazz, c’est africain, peut-être inspiré par la santeria cubaine, allez savoir. En tout cas, ça colle aux percussions. Le second invité sera le joueur malien de kora Ballaké Sissoko. Lui aussi se met à improviser sur les percussions des frères Chémirani à moins que ce ne soit le contraire. Le résultat est très étonnant, remarquable autant par la virtuosité des interprètes que par leur sensibilité et leur précisions délicate. La fin de cette première partie réunira les différents artistes, les Chémirani, Ballaké Sissoko et Omar Sosa. Un final remarquable.

La seconde partie verra le groupe Melos qui regroupe des traditions musicales de trois pays méditerranéens, Tunisie, Espagne et Grèce, sous la direction musicale d’un percussionniste extra-méditerranéen, Keyvan Chemirani, irano-français. Malouf, flamenco et traditions grecques vont explorer ensemble leurs points de convergences, mais aussi et surtout leurs divergences et leurs personnalités propres. Ce sont le guitariste virtuose Juan Carmona, le chanteur de flamencos El Kiki  et le joueur de cajon José Manuel Ruiz Moto qui vont donner la couleur espagnole. La chanteuse Dorsaf Hamdani, le violoniste et joueur de rebeb Mohamed Lassoued, tous deux tunisiens, et le joueur de qanûn Mohammed Rochdi M’Farredj qui, lui, est marocain, apportent les couleurs de la rive sud de la Méditerranée. Enfin, le chanteur Drossos Koutsokostas, le joueur de ‘oud Kyriakos Kalaitzidis, le violoniste Kyriakos Petras et le joueur de saz et de boulgari Periklis Papapetropoulos apportent, eux, celles de la Grèce. A partir de chants traditionnels et de compositions modernes, ils nous invitent à un voyage en Méditerranée très évocateurs, avec des airs qui commencent en espagnol, continuent en arabe, où le grec questionne le flamenco qui lui répond, où dialoguent à trois, des civilisations diverses et variées, riches chacune de sa propre identité qui n’est jamais hostile aux autres mais leur est complémentaire. Final où une litanie soufie tangéroise sert de cadre à des développements grecs et espagnols. L’extrême qualité des musiciens invités explique le succès considérable de cette soirée qui n’avait absolument rien à voir avec de la world music ou quelque mélange des genres, comme souvent nous en concoctent des producteurs peu mélomanes. L’Alhambra est en fête et il est certain qu’on se souviendra longtemps de cette soirée Sixième continent.

texte de Michel Laroche

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