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Concerrt : Johann-Christian Bach - Zanaïda par l’Opera Fuoco

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LA SUITE APRÈS LA PUB

sous la direction de David Stern
à Saint-Quentin-en-Yvelines
le 10 février

La belle salle du théâtre de St Quentin-en-Yvelines accueillait, vendredi 10 février, la troupe de l’Opera Fuoco de David Stern pour un opera seria de Jean-Chrétien Bach disparu des répertoires depuis deux siècles et demi. Il a été retrouvé récemment, par miracle, dans la collection d’un particulier et raconte les intrigues politiques et amoureuses d’une Perse et d’une Turquie fantaisistes, telles qu’on les imaginait à l’autre bout de l’Europe.

Les Lettres persanes de Montesquieu ont paru il y a cinquante ans et l’Orient est à la mode. Jean-Chrétien Bach, le plus jeune fils de l’immense Jean-Sébastien, écrit cet opera seria en 1763 pour le King’s Theater de Londres. L’Opera Fuoco, avec ses nombreux musiciens spécialistes des instruments d’époque, faisait re-briller, ce 10 février, cette perle ignorée depuis si longtemps. Des décors magnifiques en camaïeux de pastels, des costumes surchargés de plumes et d’or, comme on les aimait au XVIIIème siècle ressuscitaient une soirée grand siècle car Jean-Chrétien Bach, bien que grand ami de Mozart, était plutôt un nostalgique du siècle précédent, tout en étant très innovateur musicalement. La mise en scène de Sigrid T’Hooft reprend les mises en scènes historiques qui étaient jouées à l’époque. Les chanteurs-acteurs bougent avec des mouvements de danse, viennent chanter devant face au public, cependant que leurs partenaires sont presque figés dans des poses gracieuses de danse, bras arrondis et visages exprimant la peur, l’amour, l’étonnement ou la majesté. Comme à la Cour de l’époque, héritière d’un roi-danseur, où l’important consistait à se bien tenir et à se montrer sous son meilleur profil. Hormis le baryton Pierrick Boisseau, excellent Mustapha, et le ténor Jeffrey Thompson, tous les rôles sont tenus par des femmes, y compris celui du prince persan joué par la mezzo-soprano Marina de Liso. Toutes les autres sont des sopranos. Sara Hershkowitz tient le rôle éponyme avec beaucoup de sensibilité et de force, Chantal Santon est une Roselane autoritaire, Vannina Santoni une amoureuse intéressée, Julie Floretti une amoureuse convaincue et Daphné Rouchais un amoureux convaincant, comme les rôles l’exigent. J’oubliais la mezzo-soprano Madjouline Zerari qui, en Aglatida, a beaucoup de présence. Le chœur final est magnifique. Le public, y compris les tousseurs impénitents (quelle plaie !), leur a fait un triomphe mérité. Dire que des spectacles comme cela dorment sans doute encore au fond de bibliothèques poussiéreuses et que des découvertes sont encore à faire !



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