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  • Michel Bedin
  • Musique

CD : Isabelle Olivier - Dodecasongs

isabelle-olivier-dodecasongs

Durée : 1h 47’55’’
Enja 9718/2
www.jazzrecords.com/enja
www.isabelleolivier.com
Harmonia Mundi
Notre avis : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-demi-rougeetoile-grise(3,5/5)

LA SUITE APRÈS LA PUB

Ils ne sont pas si nombreux que ça, les harpistes qui ont tenté de jouer du jazz. Les plus âgés d’entre nous se souviennent de Pierre Spiers, au temps de la télé-une-chaîne-noir-et-blanc, qui essayait de le faire croire. Mais, tout chef d’orchestre de Tino Rossi qu’il fût, seuls, les gogos bon teint le croyaient. Il y eut aussi Alice Coltrane, l’épouse de John, mais, de musiques planantes en démarches orientalistes, ce fut un échec. Ce n’était pas du jazz. Aussi, quand la harpiste Isabelle Olivier nous sort un double CD, une partie instrumentale, l’autre chantée sous l’étiquette jazz, nous nous méfions un peu.

C’est vrai que, par nature, la harpe avec ses arpèges qui dégoulinent en volutes ou en cascades, se prête mal à une musique syncopée comme le jazz. Isabelle Olivier s’en sort assez bien, bien qu’il s’agisse en fait de musiques actuelles, comme on dit. Le premier CD, instrumental commence par un solo, puis au fur et à mesure ajoutant des instruments et se servant de sa harpe, non pas pour des arpèges, mais pour des notes seules, comme elle aurait pu le faire avec une guitare ou une cithare, Isabelle Olivier donne pas mal la parole, en fait, aux autres instruments. Dès qu’un sax arrive, vers la plage 6, la harpe est si discrète qu’elle se fond dans le paysage et le tour est joué. Comme les invités sont de très bons musiciens (David Binney au sax alto, Marc Buronfosse à la contrebasse, Louis Moutin à la batterie, David Venitucci à l’accordéon, entre autres), l’ensemble passe facilement. Cela dit, Isabelle Olivier n’échappe pas aux gags spécifiques des musiques actuelles (un laptop inutile sur deux plages, Didier Lockwood venu sur une autre on se demande pourquoi). Sur le second CD, se fondre dans le paysage est relativement plus facile encore, car les chanteurs et les chanteuses sont encore plus présents (David Linx sur six plages, Beñat Achiary sur deux comme Monica Passos, Brigitte Jacquot, Norma Winstone). Avoir mis une autre musique sur le « Nous dormirons ensemble » d’Aragon, quelle qu’ait été celle que Jean Ferrat avait créée (elle était pourtant bien belle), après tout, pourquoi pas ? Mais pourquoi ne pas y avoir ajouté des couplets que l’ami Jean y avait délaissés ? Tant qu’à faire du neuf, autant y aller franco. Cela dit, l’ensemble est honorable, même si ce n’est pas du jazz, je le répète. D’ailleurs, si on réussit à me prouver le contraire, je vote Dupont-Aignan au second tour, c’est vous dire.

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