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CD et DVD : Bach Drama

bach-dramaJean-Sébastien Bach
Cantates BWV 201, BWV 205 et BWV 213
par le Chœur de chambre de Namur, les Agrémens
Direction : Leonardo Garcia Alarcon
Durée des CDs : 1h 21’ 34’’
Durée du DVD : 42’ 54’’
Notre avis : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-demi-verte(4,5/5)

Ces trois cantates profanes, deux sur CDs, une sur DVD, sont, de la part de Leonardo Garcia-Alarcon, une belle démonstration de sa vision d’un Bach inattendu, bon vivant et capable de manier le langage du théâtre et de la légèreté aussi bien qu’il le fait quand il est à l’église.

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Sur le premier CD, on trouve la dispute entre Phébus (Apollon) et Pan, (BWV 201) tiré des Métamorphoses d’Ovide. Phébus (la musique savante) et Pan (la musique rustique) prétendent chacun être le meilleur. Ils en font la démonstration devant des juges. Phébus gagne haut la main. Midas, supporter de Pan, arguant qu’il a jugé d’après ses oreilles et contestant le résultat, sera doté désormais d’oreilles d’âne. Manifestement Jean-Sébastien Bach s’est amusé à argumenter sur ce qu’est la belle musique et a réussi le tour de force de faire de l’air de Pan, censé être de la grosse musique bavaroise sans grand intérêt, un air à danser parmi les plus élégants qui soient. Autrement dit, même quand il veut faire de la mauvaise musique, Bach ne réussit qu’à en écrire de la bonne. Le chœur de Namur (vingt-trois choristes), les remarquables solistes (deux basses, deux ténors, un contreténor et une soprano), ainsi que l’orchestre des Agrémens (trente musiciens) font corps, de superbe façon, avec leur chef Leonardo Garcia Alarcon qui mène le jeu avec beaucoup d’allant et de fougue.

Le second CD, lui, est consacré à l’Eole apaisé (BWV 205), tiré (par les cheveux) de l’Enéide de Virgile (arma virumque cano, ça ne nous rajeunit pas). Je dis « tiré par les cheveux), car Jean-Sébastien Bach a transformé la fin de l’anecdote. Le dieu des Vents, Eole, veut tout dévaster. Le doux Zéphyr essaie de le calmer. Puis la nymphe des fruits Pomone. En vain. Pallas (Athéna) essaie également et trouve comme raison ultime qu’Eole ne doit pas souffler fort, car c’est… l’anniversaire du professeur August Müller, commanditaire de l’œuvre. Et de son fils. Le public a dû, à l’époque, sacrément se réjouir de la gentille plaisanterie. En fait, il s’agit donc d’une sérénade et Leonardo Garcia Alarcon, qui est déjà l’interprète magnifique d’un « Déluge Universel » de Falvetti s’est retrouvé en pays de connaissance avec la violence des vents du début de cette cantate atypique.

Le DVD nous offre la cantate BWV 213 « Hercule à la croisée des chemins ». On connaît l’anecdote, tirée des Mémorables de Xénophon, qui raconte comment le jeune Hercule arrive à une croisée de chemins où la Volupté et la Vertu l’engagent chacune à prendre l’une ou l’autre route. Il choisit la Vertu, on s’en doutait, et envoie se rhabiller la Volupté. Cette allégorie édifiante est servie là aussi pour un anniversaire, en l’occurrence celui du prince électeur de Saxe et roi de Pologne, ainsi que pour son fils, son futur successeur. Fayottage de musicien ? Sans doute, mais c’est l’époque qui voulait ça. Pas ordinaire, en revanche, le fait que la Vertu soit incarnée par une voix d’homme, tout comme, dans la première cantate, le chant d’amour de Phébus s’adressait au bel Hyacinthe et non à une femme comme on aurait pu s’y attendre. Glissons. Ceci ne nous regarde pas.

Au total, un bien beau coffret qui serait parfait si le livret, par ailleurs génial, ne nous offrait une page trois lamentable, avec des erreurs sur la distribution et sur les durées des plages. Un correcteur, vite !

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