CD : Georg Philipp Telemann - Passion selon Saint Matthieu, 1754 - dirigée par Pàl Nemeth
Danziger Passion TWV 5: 53
par la Capella Savaria (Szombathely)
dirigée par Pàl Nemeth
avec Martin Klietmann, ténor (Evangéliste)
Klaus Mertens, basse (Jésus )
et le Kammerchor cantamus Halle
NCA (Intégral Distribution)
Durée : 1h 16’ 25’’
Notre avis : (4/5)
Cette Passion selon Saint Matthieu de Georg Philipp Telemann qui date de 1754, constitue une sorte de testament spirituel pour le compositeur qui tout au long de son existence – il ne disparaît qu’en 1767 - n’aurait accumulé essentiellement que de la musique instrumentale et surtout orchestrale (six cent suites pour orchestre dont la fameuse « Wassermusik »).
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Bien qu’il soit difficile de la comparer à la Passion Selon Saint-Matthieu d’un de ses grands contemporains, c'est-à-dire Johann Sebastian Bach, il faut reconnaître à l’œuvre de Georg Philipp Telemann une grandeur et une sincérité certaines. Très austère et dépouillée à l’extrême, cette Passion selon Saint-Matthieu qui débute par une brève symphonie, se découpe en six parties distinctes et conte avec beaucoup de force et de conviction le calvaire du Christ subissant le martyre imposé par ceux qui ont juré sa perte. On notera dans l’œuvre de Georg Philipp Telemann, l’utilisation fréquente du chœur qui intervient pour commenter l’action dramatique de cette Passion selon Saint-Matthieu aux rebondissements tragiques. L’interprétation de cette Passion selon Saint-Matthieu de Georg Philipp Telemann bénéficie de la présence de deux grandes voix, d’abord de celle de Martin Klietmann (ténor) qui assume le rôle de l’Evangéliste et de celle d’un familier du répertoire sacré à savoir Klaus Mertens qui ici endosse le rôle du Christ. C’est à Pàl Nemeth qui dirige ici la Capella Savaria (Szombathely) et le Kammerchor cantamus Halle, qu’échoit la responsabilité de la direction musicale d’une œuvre d’une densité et d’une grandeur imposantes. Il faut reconnaître que Pàl Nemeth domine l’œuvre avec beaucoup d’autorité et de sensibilité, menant l’œuvre qui s’achève par le Choral « O Traurigkeit, o Herseleid » vers ses plus ultimes conséquences. Il faut aussi souligner la prestation remarquable de l’ensemble orchestral Capella Savaria (Szombathely) et de l’excellent Kammerchor cantamus Halle. Une œuvre méconnue, négligée et à redécouvrir d’urgence d’un grand contemporain de Johann Sebastian Bach, un peu trop vite relégué dans le rang des compositeurs secondaires, se consacrant exclusivement ou presque à la musique instrumentale