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Concert : Le Barbier de Séville de Gioacchino Rossini dirigé par Marco Armiliato

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à l’Opéra Bastille (Paris) - le 4 juin 2012

LA SUITE APRÈS LA PUB

C’est à une soirée de rêve que le public était convié le 4 juin (et ce, jusqu’au 2 juillet) à l’Opéra Bastille (www.operadeparis.fr).  On y donnait le Barbier de Séville, en italien, Il Barbiere di Siviglia, et l’orchestre de l’opéra était placé sous la direction vigoureuse de Marco Armiliato.

La mise en scène intelligente et délurée de Coline Serreau avait placé ce Barbier-là dans une Séville fortement teintée d’Andalus, moucharabiehs almohades, arcs outrepassés et même niqabs, sarouels tikkas et abayas. Une façon de rappeler que ces femmes entièrement sous la domination des hommes ne sont pas si loin que cela dans l’histoire (Beaumarchais, ce n’était qu’il y a deux siècles, chez nous) ni dans l’espace (suivez mon regard). Et si Beaumarchais fustigeait la société de son temps, Gioacchino Rossini visait celle du sien. Coline Serreau finalement prend le relais, avec humour et légèreté. Les costumes d’Elsa Pavanel, les décors de Jean-Marc Stehlé et d’Antoine Fontaine sont absolument superbes et vous plongent immédiatement dans un univers autre où vous vous sentez apte à vous laisser raconter une histoire. Quant à la musique… une merveille. Karine Deshayes campe une piquante Rosina, dégourdie bien qu’obéissante, soumise en apparence mais rebelle, d’une fraîcheur et d’un tempérament qui conviennent absolument à l’esprit de cet opéra qui ne traite pas, pour une fois, de la malédiction éternelle de la femme. « L’infini servage de la femme» est toujours présent dans cet opéra, mais tempéré par la personnalité de Rosina, filoute et mutine sous ses dehors de soumission. Le comte Almaviva, qui n’est pas la cible chez Rossini, contrairement à chez Mozart ou chez Beaumarchais est bien campé par Antonino Siragusa, avec le gag final bien dans l’esprit de Coline Serreau (je n’en dis pas plus) mais qui en dit long de son opinion sur les hommes. Tassis Christoyannis, lui, est un Figaro brillant, cupide et roublard, et Carlo Cigni un Basilio très crédible. La qualité du son, le talent des musiciens de l’orchestre, des chanteurs et des chanteuses, la somptuosité des décors et des costumes, la taille gigantesque de l’Opéra Bastille et des procédés scéniques, l’intelligence de la mise en scène font qu’on sort de là, les yeux et les oreilles pleins d’étoiles, éblouis de tant de beautés.

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