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  • Michel Bedin
  • Musique

Festival Jazz à Montauban - 3 juillet 2012

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Le 3 juillet, c’était la grande première du festival Jazz à Montauban, qui fêtait sa trentième édition. Double anniversaire, puisque la vedette de la soirée, le pianiste Ahmad Jamal fêtait son quatre-vingt-deuxième anniversaire dans le département du 82.

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Le soleil était de la partie. En attendant l’inauguration, le quartet de Christophe Tellez distrayait les clients de la Bodega en musique. « Duke’s Place », « Bye Bye Blackbird », « It Don’t Mean a Thing » et « You Don’t Know What It Means to Miss New Orleans » les faisaient patienter tandis que les travées, peu à peu, se remplissaient.

L’inauguration s’est faite en présence des personnalités locales et d’Ahmad Jamal lui-même à qui fut remis un gâteau et un cadeau d’anniversaire dans la bonne humeur.

jazz-montauban-inaugurationPeu de temps après, le concert commençait, et quel concert. Le batteur Herlin Riley, le bassiste Reginald Veal, le percussionniste Manolo Badrena et le pianiste Ahmad Jamal, qu’unit une complicité rare, attaquaient un premier morceau fulgurant, comme un seul homme. Suivait « Blue Moon », le vieux standard, dont chacun s’accorde à dire que pour faire du neuf avec cet air-là, il faut se lever de bonne heure. Eh bien, avec une décontraction de champion olympique, Ahmad Jamal et ses trois complices nous le remettent à la mode vingt fois différentes, le tournant et le retournant, comme un grand couturier le fait d’une robe, inventant par ci, développant par là, brodant un rythme, cassant la mélodie et la réécrivant. Une véritable démonstration à l’usage de tous les jazzmen. Ils nous racontent, ce faisant, l’histoire du jazz, des rythmes afro-cubains, de l’afro-beat, du latin jazz, de la musique classique aussi, Brahms et Chopin, Ravel et Ellington appelés à la rescousse. Ahmad Jamal lève un de ses doigts démesurés et, la mesure qui suit est un silence de tous les quatre musiciens, disciplinés et à l’écoute, pour des breaks parfaits. Les toms et les tambours de Manolo Badrena s’enflamment. La batterie d’Herlin Riley est démentielle dans ses inventions, la contrebasse de Reginald Veal, en pizzicatis ou à l’archet est d’une précision diabolique. Ce sont en fait quatre percussionnistes qui sont sur scène, et quatre mélodistes aussi. Pas une note qui ne swingue pas. Et les morceaux s’enchaînent les uns les autres presque sans interruption sans se ressembler, et pourtant, il est indéniable que de bout en bout c’est du Ahmad Jamal. Même les silences des breaks ou les finales des morceaux sont de lui, qui marque de son empreinte tout ce qu’il fait avec une générosité rare. Rappel, bien sûr, réclamé par une standing ovation et Ahmad Jamal nous offre plus d’un quart d’heure supplémentaire.

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Enfin, cet artiste gigantesque, son concert terminé, se retrouve au milieu de la foule, dans le restaurant la Bodega, en train de dédicacer son disque avec le sourire et avec une modestie non feinte et de remercier ceux qui le congratulent. Combien d’artistes feraient bien d’en prendre de la graine ? J’ai des noms à votre disposition.

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