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  • Michel Bedin
  • Musique

Festival Jazz à Montauban - 4 juillet 2012

jazz-montauban-Matthew-Lee

Le concert du 4 juillet, offert par la mairie de Montauban, était gratuit. En dépit d’un ciel menaçant en début d’après-midi (il était même tombé quelques gouttes), le public est finalement venu. Il faut dire que l’affiche était tentante. En première partie, c’était le trio du pianiste Philippe Duchemin qui, l’an dernier avait gagné le concours international d’orchestre de jazz, le trophée Matmut, sur cette même scène.

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L’extraordinaire pianiste était accompagné par les jumeaux Le Van, Philippe à la batterie et Christophe à la contrebasse. D’emblée, l’espace musical est empli. Une entente complète entre les musiciens, une tension-décontraction typique du jazz, un swing dès les premières notes, on est dans du jazz et du vrai. Dans cet espace de Montauban où rode encore l’esprit de Hugues Panassié, le grand ancêtre, qui aurait sans doute, vu son caractère, voué aux gémonies ce bebop actuel, le piano de Philippe Duchemin remet les pendules à l’heure. Le deuxième morceau qui commence par du Jean-Sébastien Bach revisité en jazz (« Take Bach »), qui se continue par du Petrucciani (« Cantabile »), du Duke Ellington, plus exactement du Juan Tizol (« Caravan »), pour finir par un « Ol’ Man River » l’aurait volontiers conquis. Je l’imagine bougonnant un « M’ouais, faut voir ». Puis Papa Gugugues aurait goûté, j’en suis sûr, car il avait le sens musical, quoi qu’en disent ses détracteurs, le « Hymn to Freedom » d’Oscar Peterson, et particulièrement le chorus du contrebassiste marseillais Christophe Le Van. Et « Armando’s Rhumba » de Chick Corea, avec son phrasé tricoté main dans lequel Philippe Duchemin se promène comme chez lui aurait peut-être fini par le convaincre que le jazz a sérieusement évolué depuis son époque et que ce genre de jazz que nous joue le trio de Philippe Duchemin fait partie de la crème. Le « Work Song » de Nat Adderley, fredonné en France sous le titre de « Sing Sing Song » depuis Nougaro aurait sans doute emporté la décision. En tous cas, il emportait celle du public qui a réclamé, en standing ovation, un rappel mérité.

La seconde partie, plus « populaire », davantage grand public, nous offrait un jeune showman, Matthew Lee,  pianiste et chanteur, mélange de Jerry Lee Lewis et d’Adriano Celentano, avec une présence impressionnante en scène, malgré une sonorisation hyperdécibélique habituelle dans les milieux blues. Je pense que le fantôme du pape Hugues serait allé se coucher. C’est normal et c’est l’heure. Mais peu importe que les oreilles fragiles se reculent et que les actions Audika remontent, le principal est ce qui se joue sur scène. Et Matthew Lee et ses trois compères (g, b, dm) connaissent leur métier et le public adore. Efficacité maximum. Bien sûr, la finesse musicale est un peu absente, mais ce n’est pas ce que le public demande. C’est dansant, festif, sincère et remarquablement mis au point. Id est quod libet, comme disait Sénèque, et pas question de contredire les classiques.



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