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  • Michel Bedin
  • Musique

Festival Jazz à Montauban - 7 juillet

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Tout a semblé tourner à la catastrophe à Montauban, ce 7 juillet, mais, heureusement, il y avait un artiste, ce soir-là, un artiste authentique, qui a sauvé la situation.

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Ce n’était pas une soirée de jazz, cette soirée-là, c’était une soirée de chansons et le public friand de voir des « vedettes » était venu en masse. Le jardin des Plantes était archiplein, toutes les tables étaient retenues, c’était LA soirée par excellence. Julien Clerc venait avec un orchestre symphonique. Laissons les ayatollahs du jazz bêler du fond de leur désert, nous aussi, nous étions là, attendant ce chanteur sympathique qui n’a jamais dévié de sa route de chanteur de charme assumée avec classe. Et Julien Clerc, en choisissant de venir à Montauban, songeait aussi à rendre hommage à Etienne Roda-Gil, son parolier apatride né ici, dans un camp pour réfugiés républicains espagnols.

Il faisait beau, chaud, et quand les masses sonores de l’orchestre symphonique se sont élevées sur la scène pour la balance, croyez-moi, ça avait de la gueule et ça vous hérissait le poil sur les bras. Puis le ciel se couvre et, un peu avant l’heure fatidique des trois coups, l’orage est là, violent, puissant, méthodique. Des trombes d’eau déferlent. On recouvre les instruments d’une bâche imperméable, on débranche tout ce qui est électrique.

Et on attend, on attend. Un quart d’heure, une demi-heure. Il va falloir annuler.

Alors qu’une légère accalmie semble se dessiner, Julien Clerc vient en scène, se saisit d’un micro, explique que l’électricité et l’eau ne faisant pas bon ménage, il ne veut pas faire courir de risque à ses musiciens et propose de chanter accompagné seulement d’une pianiste (à certains moments, il la renverra en coulisses et se mettra lui-même au clavier). Avant même de commencer, il a droit à un triomphe de la part du public. Combien d’artistes (de pseudo-artistes, devrais-je dire) auraient purement et simplement annulé la soirée ? Lui, non. Enchaînant les titres les uns aux autres sans laisser trop de temps aux applaudissements, il va nous concocter une soirée intime et amicale. Les titres, au début, ce sont ceux des derniers CDs, (« La Belle est arrivée », « Ballade pour un fou », « Je sais que c’est elle »). Il enchaîne sur un texte de Charlie Chaplin, mais comme il n’a pas d’orchestre, il nous le laisse imaginer. Et ça marche ! Puis toutes les périodes se mêlent. Il se met au piano, chante « Fou peut-être », « C’est une Andalouse », « Une Jupe en laine », « La Nuit c’est tous les jours ». La pianiste revient. « Hôtel des caravelles ». Sur les airs plus anciens, qui résonnent toujours dans les mémoires, le public chante avec lui. (« Il patinait », « This melody », « Utile », « Niagara », « Si l’on chantait », « Elle voulait qu’on l’appelle Venise », « Ma préférence », « Ce n’est rien ». Il ne tombe plus que quelques gouttes. Les quarante-trois musiciens reviennent sur scène, sans instrument, pour chanter avec lui, et avec le public, ce par quoi il avait commencé sa carrière, il y a quarante-trois ans, dans Hair : « Laissons entrer le soleil ». Un bouquet final narquois pour défier celui qui, ce soir-là, aurait pu se montrer plus clément. Une sorte d’Anarchie vaincra ! pour Etienne Roda-Gil.

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