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  • Michel Bedin
  • Musique

Festival Jazz à Montauban - le 11 juillet 2012

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Ernesto « Tito » Puentes ! N’essayez pas d’approfondir le sujet et surtout pas sur internet. Il valait mieux aller au Jardin des Plantes de Montauban, le 11 juillet, et l’écouter. Sur internet, entre Ernesto « Tito » Puente et « Tito » Puentes (mis pour Puente y Puente), le jeune et le plus âgé, le percussionniste et le trompettiste, le Blanc et le Noir, le Cubain et l’Américain, les photos de l’un dans les rubriques de l’autre, et les erreurs, « une vache n’y retrouverait pas son veau », comme dit ma mère.

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C’était le trompettiste, le Cubain de Paris qui était là. Avec vingt et un musiciens, un orchestre qui claque à merveille avec des cuivres et des percussions à réveiller un mort.

Pour la première partie, consacrée à Dizzy Gillespie, ils attaquent par « Manteca ». En veste rouge ou en chemise noire à pois rouges, ils font claquer la musique de Gillespie avec un allant, une pêche, un tonus invraisemblables. Tito Puentes, en veste blanche, arrive pour jouer un magnifique arrangement sur « Night in Tunisia ». De l’afrocubop ou du cubop, comme seuls savent en jouer les Cubains, avec une complexité des rythmes qui n’appartient qu’à eux. Puis, c’est « Tin Tin Deo », « Con Alma » sur un rythme de mambo de trois heures du matin, « Salt Peanuts », etc, sur des arrangements personnels de Tito Puentes, très écrits avec des riffs d’une précision diabolique. On aura au cours de la soirée des chorus de chaque trompettiste, de chaque tromboniste, de chaque saxophoniste, de la section rythmique, instrument par instrument, et je comprends le piano dans la section rythmique. Quel percussionniste, ce pianiste ! Ce sont tous des boppers hors pair. Bien sûr, Tito Puentes accuse les effets de l’âge, mais il est encore dans une sacrée forme, et son orchestre, lui, ne vieillit pas, bien au contraire. Il termine comme il a commencé, par « Manteca ». Le public est aux anges.

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La seconde partie, avec une danseuse survoltée qui ne s’arrêtera pas une seule seconde pour souffler, est consacrée à la salsa. Et cela part sur les chapeaux de roues. Les premiers rangs, devant la scène, dansent. Les couples virevoltent, la salsa est là et va mettre le feu. La musique, avec un orchestre aux sections de cuivres incandescentes, explose littéralement. Tito Puentes chante, (« Quiero vivir tranquillo »), joue un peu de trompette, mais surtout dirige son orchestre qui réagit comme un seul homme. Chorus sur chorus, les musiciens se relaient, semblant avoir mangé du lion. La danseuse se fait chanteuse pour le « Marcia Baila » que les Rita Mitsouko avaient écrit pour Marcia Moretto. Un percussionniste chante également, et fort bien. Solo dément de tumba, par Rodolfo Pacheco, solo de caisse claire. La salsa, pimentée, aphrodisiaque, met le feu partout, en dépit d’une fraîcheur vespérale conséquente. Ça danse, jusqu’à n’en plus pouvoir. Le festival de Jazz à Montauban se termine en bouquet de feu d’artifice. Les jambes sont lourdes et les gosiers ont soif.

La trentième édition de Jazz à Montauban a montré, une fois encore, la grande convivialité de la population montalbanaise, son accueil fraternel hors du commun et l’extrême amabilité des gens par qui ce festival fonctionne, des bénévoles aux dirigeants, de la cuisine à la Croix-Rouge, de ceux qui vont chercher les artistes à ceux qui les logent (notamment l’hôtel Ibis de la sortie 62 de l’autoroute). A l’an prochain, pour les revoir.

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P-S : Christophe Telliez est en voie de guérison et Renaud Perrais a récupéré son sax soprano et sa clarinette. 



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