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  • Michel Bedin
  • Musique

CD : New Queens of Fado

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Katia Guerreiro, Mafalda Arnauth, Mariza, Ana Moura, Cristina Branco, Joana Amendoeira, Misia, Carminho, Cristina Navarro, Maria Ana Bobone
Durée : 58’ 1’’
EUCD 2377 (www.arcmusic.co.uk)
Notre avis : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

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Lorsque partit en 1999, pour le paradis du fado, sa grande prêtresse Amalia Rodrigues, la Rainha do fado, le monde entier se dit qu’elle avait été, sans doute, le seul rayon de soleil de la période obscure et maléfique du salazarisme, quels qu’aient été ses rapports ambigus avec lui. Comme après la mort de Carlos Gardel en Argentine pour le tango, on se dit alors que tout était fini.

Ce disque nous montre le contraire en nous offrant dix chanteuses de fado, dix fadistas parmi lesquelles se trouve déjà la future reine. Peut-être même les futures reines, car le temps de la monarchie a peut-être cédé place à la polyarchie.

Vous en connaissez sans doute déjà certaines : Mariza, Misia, Cristina Branco, c’est sûr, et Joana Amendoeira, déjà chroniquée dans ces mêmes colonnes (voir article). Des voix puissantes, vibrantes, qui, sublimées par la guitarra portugaise à douze cordes, vont chercher au fond de leur gorge des sentiments douloureux, mais jubilatoires, et font émerger la saudade, qui n’est ni le blues, ni la Sehnsucht, ni le mal de vivre, ni l’oblomovtchina, ni le spleen, mais qui est tout cela à la fois et qui s’exprime en portugais. Car, la saudade, la poésie du fado, c’est la quintessence du Portugal et de Lisbonne. Et Katia Guerreiro, Mafalda Arnauth, Ana Moura, Cristina Navarro ou les jeunes Carminho ou Maria Ana Bobone vous stupéfieront, chacune à sa manière, par leur chant venant du plus profond d’elle, et par cette façon de prendre l’auditeur par le cœur et de lui faire vivre, en empathie avec elles, leur propre douleur mélancolique et heureuse. Cette joie triste, comme quand on se remémore des amours perdues (c’était bien, mais ça n’est plus), chacune la chante à sa manière, avec intensité, avec passion, parfois avec des instruments supplémentaires, l’une avec un piano, l’autre un accordéon, toutes différentes, mais toutes apparentées. Car il y a en chacune de ces voix un peu de cette poussière d’ange que la grande Amalia avait réussi à décrocher du ciel au temps des années noires.

texte de Michel Laroche

Album disponible en CD ou téléchargement sur Amazon et Qobuz

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