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  • Michel Bedin
  • Musique

CD : Jean-Paul Celea - Yes Ornette !

celea-yes-ornette

Durée : 43’ 23’’
Outnote Records
(Harmonia Mundi)
Notre avis : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-grise(4/5)

LA SUITE APRÈS LA PUB

Il y a une seule composition de Jean-Paul Celea, la dernière plage, “Cosy Penty”, sur cet album d’hommage à Ornette Coleman, le père du free jazz. Une seule, mais qui s’incorpore aux autres morceaux avec beaucoup de finesse et de subtilité. Tous les autres morceaux sont des relectures de compositions d’Ornette Coleman.

Le trio qui s’est attelé à cet hommage connaît très bien la musique d’Ornette Coleman, à la différence de beaucoup d’autres qui jouent ce qu’ils appellent du free, faute de savoir jouer du jazz. De « Fixed Goal » à « Semantic Expressions », le trio de Jean-Paul Celea, qui a bien digéré, bien compris, bien assimilé la musique d’Ornette, souvent déconcertante, pour une oreille  paresseuse, nous offre trois quarts d’heure superbes. Déconnecté de son substrat politique, c’est vrai, (la musique d’Ornette Coleman n’est pas venue pour rien ni par hasard), cet hommage reste quand même un très bel hommage. D’abord, à cause de la personnalité de ce trio : Jean-Paul Celea, contrebassiste au son puissant, plein, économe, mais efficace ; Emile Parisien, saxophoniste soprano au son très beau, jamais gratuitement déformé comme d’autres auraient été tentés de le faire, servant le thème au lieu de se servir de lui ; enfin Wolfgang Reisinger, le batteur inventif, créateur, jamais envahissant mais toujours présent. Ensuite, parce que ce qui nous est donné est une belle image de ce que fut, en son temps, la nouveauté tempétueuse du free jazz, qui envoyait promener toutes les anciennes recettes. Et c’est beau. Pour vous en convaincre, voyez plutôt comment on peut jouer de l’avant-garde sans trahir, si peu que ce soit, la bonne vieille biguine antillaise (« Latin Genetics »). Voyez comment l’expressivité est là, à fleur de peau, pour dépeindre la solitude avec empathie (« Lonely Woman »). Et ensuite, vous aussi, vous ne tolèrerez plus qu’on dise devant vous que le free jazz, c’est du n’importe quoi. Ça ne l’est que lorsque c’est joué par n’importe qui. Ce qui n’est pas le cas ici avec ce CD qui, me semble-t-il, est même meilleur que le John Zorn sur le même sujet. Et pourtant…

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