Festival Nuits de nacre à Tulle - Samedi 15 septembre
La journée du samedi commence par le traditionnel marché avec ses légumes magnifiques et ses charcuteries locales. Il est animé aujourd’hui par la batucada locale que nous y croisons.
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L’après-midi, après avoir vu les danseurs et écouté l’orchestre Pat’Cryspol à la guinguette qui verra s’y succéder la Compagnie Lamige (plus jazz du monde) et Blue Bayou (plus cajun), nous revoyons nos chouchous d’hier, les trois de Manaswing.
Ils sont cette fois au Magic Mirrors, devant une salle bondée – le bouche à oreilles a dû fonctionner – y compris avec des enfants mal élevés qui touchent à tout, même au matériel sono. Il va falloir sévir, les parents étant démissionnaires.
Le trio Pas vu pas pris, devant le Bouche à Oreilles, joue ses propres compositions et ne se prend guère au sérieux. Yvette Ornière (accordéoniste, comme il se doit), Django Bernard (guitariste, vous aviez deviné) et Manu Cachet (batteur, bien sûr), déguisés en frères Rapetou (je parle aux littéraires, pas aux illettrés) nous font bien rire, mais il faut aller se restaurer.
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Les quinze élèves de Dominique Bonnin (traditionnels du Massif Central) font vivre les airs qui ont enchanté des générations de paysans en goguette. Ils sont là, assis en demi-cercle en bordure de la rivière Corrèze, autour de leur professeur, armés d’accordéons, de flûtes et de journées de répétitions, pour charmer l’auditoire bienveillant qui les regarde faire et apprécie.
Puis, c’est la soirée au théâtre qui nous attend, avec trois accordéonistes très dissemblables, venus d’horizons fort éloignés les uns des autres : Régis Gizavo, l’artiste Fil Rouge venu de la grande île de Madagascar, et jouant des musiques malgaches aux rythmes très particuliers, Raul Barboza, l’Argentin, maître du chamamé et le Savoyard-Parisien Marc Berthoumieux, connu pour son jeu d’accordéon-midy et ses musiques de films. Un Africain, un Américain et un Européen, plus exactement, comme ils s’appellent eux-mêmes, le Malgache, l’Indien et le Gringo. Ils vont réussir à improviser ensemble sur des morceaux des uns et des autres, seuls, en, duos, en trios, d’une façon parfaite en complicité totale, ce qui tendrait à prouver que la musique est un langage universel. Ce dont nous nous doutions. C’est de la belle et grande musique, qui parle directement au cœur de l’auditeur.
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Après ce concert exceptionnel, nous allons nous perdre dans la fête où, dans de multiples endroits, bars de nacre, chapiteaux et scènes, on entend le musique allant du rock à la bourrée, des complaintes cajuns aux bals musette. Tulle, ce soir, est une ville aussi animée que Montmartre ou la rue de la Huchette tous les soirs. Et avec une foule qui n’a pas envie de dormir. et qui va danser jusqu’à point d’heure, comme on dit dans le Massif Central.
texte de Michel Laroche
