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CD : Jacques Duphly (1715-1789), Pièces de clavecin par Christophe Rousset (clavecin)

Duphly-roussetAparté (Harmonia Mundi)
CD 1 : 1h 3 ’40’’ CD 2 : 1h 3’ 56’’
Notation : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

Bien qu’on ne connaisse de Jacques Duphly que les œuvres composées pour le clavecin, il semble bien qu’il ait également composé pour l’orgue puisqu’il est titulaire dès l’âge de dix-sept ans de l’orgue de la cathédrale d’Evreux et à dix-neuf ans de celui de Saint-Eloi à Rouen.

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Les vingt-sept pièces de clavecin présentes dans cet album proviennent des quatre livres de clavecin composés par Jacques Duphly entre 1744 et 1768. Bien que Jacques Duphly succombe à la mode de son temps en donnant un titre à presque toutes ces pièces, certaines échappent à cette règle, revenant aux appellations habituelles : Allemande, Rondeau, Chaconne, etc … Formé au style de François Couperin par son maître Dagincourt, Jacques Duphly reprend à son compte en les intériorisant encore davantage les extraordinaires inventions de  l’auteur des Concerts Royaux et des Concerts des Goûts réunis. Le dix-huitième siècle pratiquant l’art du masque et du secret, Jacques Duphly donne donc des titres qui accroissent encore le mystère des personnalités décrites musicalement, mais il est aisé de reconnaître dans « La Vanlo » un portrait d’un peintre attaché  au roi Louis XV. Bien que Jacques Duphly se montre discret et cherchant dans ses pièces de clavecin à éviter tout excès, il déploie dans «Médée»  provenant du Troisième livre de clavecin, une certaine violence et une accentuation d’effets dramatiques. Il sait également célébrer le triomphe et la gloire dans la pièce La Victoire, qui elle, provient du quatrième et dernier Livre de clavecin de Jacques Duphly. C’est un peu sur la pointe des pieds que se termine le deuxième CD consacré à un compositeur presque trop discret qui finit sa vie dans ce qu’il  faut bien appeler l’indigence. Il s’agit de «La de Chamlay  qui reflète une certaine mélancolie, confinant presqu’à la tristesse . Nous sommes bien loin ici de l’insouciance et de la légèreté de «La Cazamajor» et de «La de Vatre» provenant respectivement du Premier et Deuxième Livres de clavecin de Jacques Duphly. Bien que dirigeant depuis 1991 son ensemble Les Talens Lyriques, Christophe Rousset n’en oublie pas pour autant le clavecin en nous livrant cette superbe interprétation d’un compositeur bien trop peu fréquenté de nos jours. Heureuse surprise, Christophe Rousset  joue ces pièces de clavecin sur un superbe instrument datant de 1776 construit par le facteur de clavecin allemand Christian Kroll.

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