CD : Ibrahim Maalouf - Wind
Durée : 1h 2’ 55’’
Mister productions (Harmonia Mundi)
www.ibrahimmaalouf.com
Notation : 
(4/5)
C’est un beau disque que ce quatrième CD que nous a concocté le trompettiste Ibrahim Maalouf, avec sa curieuse trompette qui joue aussi des quarts de ton. C’était pour illustrer un film muet de René Clair, « La Proie du vent » que, je dois l’avouer, je n’ai jamais vu, mais qui date de 1927 et raconte les malheurs d’un pilote qui doit atterrir dans le parc d’un château et qui tombe amoureux de la châtelaine, d’où complications.
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Accompagné par Larry Grenadier à la basse, Clarence Penn à la batterie, Mark Turner très discrètement au sax et par Frank Woeste qui a signé les arrangements, au piano, il nous joue à la Miles, une musique inspirée par celle d’Ascenseur pour l’échafaud. Comme il le fait justement remarquer dans le livret, les différentes phases du film, (doute, suspicions, attente, interrogation, seconde attente, excitation, certitude, sensualité, complications, surprises et mystère) sont les mêmes phases par lesquelles passe celui qui compose (le doute devant la page blanche, les suspicions d’avoir imité un précédent, etc). C’est la raison pour laquelle les titres de cet album sont Doubts, Suspicions, and so on. Le son d’Ibrahim Maalouf est indéniablement inspiré de celui de Miles Davis, mais avec une pointe orientalisante que sa trompette à quarts de ton fait discrètement ressortir, de façon très ténue. Cela donne un charme indiscutable, une séduction certaine à ce jazz très cool, très lisse, mais (le danger est là !), il ne faudrait pas que cela devienne un tic, une habitude, cela deviendrait un cliché, un truc, un poncif. Ce n’est pas le cas ici, qu’on se rassure. Ibrahim Maalouf a quelque chose à dire. Qu’il continue. Mais attention aux redites.