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CD : Antoine Dauvergne - La Vénitienne

antoine-dauvergne-lavenitienne

par les Agrémens  et le Chœur de chambre de Namur
dirigés par Guy van Waas
Durée : 1h 56’ 20’’
RIC 327 (www.outhere-music.com)
Notation : etoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-grise(4/5)

LA SUITE APRÈS LA PUB

Qui connaît encore Antoine Dauvergne (1713-1797) aujourd’hui ? Je suis prête à parier que les habitants de la rue Dauvergne eux-mêmes, dans la bonne ville de Moulins où il vit le jour, ignorent jusqu’à son existence.

Pourtant, disciple de Rameau et soutien de Gluck, il fut surintendant puis directeur de l’Académie Royale de musique de Louis XV, où il fut loin de freiner pour « moderniser » la musique. Au contraire, il se fit le porte-parole de nombreux musiciens de l’avant-garde d’alors (Gluck, Salieri, Méhul, Cherubini). Sa comédie-lyrique  la Vénitienne, de 1768, ouvrait un nouveau genre, mêlant le comique à l’intrigue, mais le public la bouda, contrarié par le mélange des genres. Eh oui, c’était comme ça : en France, Shakespeare aurait fait des bides à l’époque. Cette comédie-lyrique avait-elle de l’avance sur son temps ? C’est probable. Ni tragédie lyrique comme auparavant, ni opéra-comique comme plus tard, elle voulait amuser et émouvoir en même temps. Les quatre sopranos, Katia Velleraz, Chantal Santon, Kareen Durand et Isabelle Cals, le ténor Mathias Vidal qui joue le jeune premier, et la basse Alain Buet, qui joue le couard alcoolisé, sont tous excellents, même si l’intrigue est parfois confuse. Le livret, signé Antoine Houdar de la Motte, auteur du fameux vers : « L’ennui naquit un jour de l’uniformité », que lui piqua sans complexe Jean de La Fontaine, n’est pas génial, tant s’en faut, mais, à l’époque, il y en a de pires. Et la musique, en revanche, est chatoyante, légère ou profonde, selon les moments, les choeurs sont très beaux, les duos soigneusement écrits, si bien que l’insuccès, que la Vénitienne connut, est aujourd’hui bien injustifié. Le mélange de ballets, de musiques, de pastorale, de chœurs, de nos jours, avec des effets spéciaux pour l’acte II, dans l’antre de la magicienne Isménide, pourrait redonner à cette bluette un regain de notoriété qu’Antoine Dauvergne méritait bien. Les Agrémens (vingt-sept musiciens) et le Chœur de chambre de Namur (vingt chanteurs et chanteuses), plus les solistes déjà nommés, ont réalisé là, dans la salle philharmonique de Liège, un bien beau disque sous la direction de Guy van Waas. Et une réhabilitation d’Antoine Dauvergne, bien méritée.

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