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CD : Johann Christian Bach - Zanaïda, opéra en trois actes, par l’Opera Fuoco

bach-opera-fuoco-sterndirigé par David Stern
Durée : 2h 8’ 59’’
ZZT 312
www.outhere-music.com
Notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

J’avais eu l’occasion de voir Zanaïda, de Jean-Chrétien Bach, le 10 février au théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines et de dire combien cet opera seria m’avait touchée, tant sa musique était intéressante et tant la réalisation, qui respectait les costumes et les mises en scène de l’époque, était luxueuse et soignée (voir article). Cet opéra, le voici, tel qu’il a été enregistré en première mondiale quelques jours plus tard au même endroit.

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C’est un événement, car les partitions avaient disparu et il n’en subsistait que la sinfonia d’introduction et quelques rares airs notés dans plusieurs anthologies. Quand fut découverte la partition complète chez un collectionneur américain, le chef d’orchestre David Stern décida de remonter cet opera seria avec son Opera Fuoco Orchestra, fort de trente-quatre instrumentistes et de neuf voix. Le livret, inspiré de Metastase, raconte les intrigues politiques et amoureuses d’une Perse et d’une Turquie fantaisistes, comme on les imaginait à la Cour de Louis XV où l’Orient était à la mode. Cinquante ans plus tôt, un certain Montesquieu s’était posé la question : « Comment peut-on être Persan ? » et l’on n’était pas très pénétré de la bonne réponse. Avec cet opéra, Zanaïda, écrit en 1763 pour le King’s Theater de Londres, Jean-Chrétien Bach, le plus jeune fils du génial Jean-Sébastien montrait combien, tout en étant un nostalgique du siècle précédent, il était déjà très innovateur du point de vue musical et était assez proche, finalement, par certains côtés, de son grand ami Mozart. Tous les rôles sont tenus par des femmes, y compris celui du prince persan, Tamasse, joué par la mezzo-soprano Marina de Liso, Sauf le baryton Pierrick Boisseau, excellent Mustapha, et le ténor Jeffrey Thompson (Gianguir), ce qui explique le nombre important de sopranos. Sara Hershkowitz tient le rôle éponyme avec beaucoup de sensibilité et de force, Chantal Santon est une Roselane, belle-mère dominatrice très convaincante, Vannina Santoni une amoureuse intéressée, Julie Floretti une amoureuse convaincue et Daphné Rouchais un amoureux crédible, comme l’exigent les rôles, qui, à l’époque étaient parfois tenus par des castrats. N’oublions pas la mezzo-soprano Madjouline Zerari qui a beaucoup de présence, dans le rôle d’Aglatida. Le chœur final est superbe. Quand aux instrumentistes et à leur chef, Davis Stern, qui les mène tambour battant avec beaucoup d’élan, ils sont excellents. Au total un magnifique album, au livret bilingue parfait, qui nous ressuscite une œuvre qui ne demandait qu’à être découverte. Et dire que d’autres, tout aussi intéressantes, dorment encore dans la poussière de bibliothèques !

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