CD : Joaquin Rodrigo - Concerto d’Aranjuez - Fantaisie pour un gentilhomme
par Emmanuel Rossfelder (g)
et l’Orchestre d’Auvergne
dirigé par Arie Van Beek
Durée : 45’ 17’’
LY 050
Harmonia Mundi (www.emmanuelrossfelder.com)
Notation : 
(4/5)
Dieu seul sait combien de fois nous l’avons déjà entendu, ce concerto mythique, presque mythologique, tellement classique qu’on oublie presque qu’il fut écrit en 1939, par un compositeur contemporain, Joaquin Rodrigo.
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On l’a entendu par Narciso Yepes, par Pepe Romero, par Alexandre Lagoya, on l’a subi, massacré par des chanteuses en mal de notoriété (taisons les noms, par charité), on l’a redécouvert transfiguré par Miles Davis ou par Chick Corea. Le guitariste Emmanuel Rossfelder, vainqueur des Victoires de la Musique, s’attaque aujourd’hui à cet Everest, soutenu par l’Orchestre d’Auvergne sous la direction d’Arie Van Beek. Et, il faut bien le dire, avec une certaine réussite, car le défi est ardu de devoir succéder à de tels monuments sans être d’avance terrorisé. Emmanuel Rossfelder et l’orchestre d’Auvergne, car il s’agit avant tout d’un problème d’équilibre entre les deux, s’en sortent très très bien. Est reconstitué pour nous ce XVIIIème siècle espagnol fantasmé par Joaquin Rodrigo et traduit en langage du XXème. La pièce qui suit, « Fantaisie pour un gentilhomme », a été écrite en 1954 pour le guitariste Andrés Segovia. Là aussi, la conjonction guitare-orchestre est bien mesurée et évite les deux écueils de la guimauve sucrée comme du pathos pleurnicheur. C’est espagnol en diable sans verser dans le cliché, y compris dans le mouvement « Españoleta y fanfare de la Caballera de Napoles ». Emmanuel Rossfelder et l’orchestre d’Auvergne y sont parfaits, grâce au chef Arie Van Beek, ne l’oublions pas. Cela fait un très beau disque, et toujours tellement émouvant.