CD : Groupe Sidi Mimoun, Groupe Ben Souda - Moroccan Gypsies
Durée : 1h 16’ 59’’
EUCD 2413 (www.arcmusic.co.uk)
Notation : 
(4/5)
Au millénaire précédent, alors que j’enseignais le français au titre de la coopération culturelle, j’habitais une ville perdue de l’est marocain, Taourirt, non loin de la Moulouya, (« haud apud ante Muluccam », comme disait Salluste) et nous avons eu l’occasion, plusieurs fois, de voir passer ces groupes de musiciens ambulants même dans ce coin éloigné du monde. Ils s’arrêtaient devant la porte d’une maison, suivis d’une foule d’enfants ébahis et attendaient, en jouant ces étranges mélopées, que le propriétaire des lieux vînt leur faire l’aumône.
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Ils appartiennent au groupe des Domari et semblent provenir d’une migration du Rajasthan effectuée bien avant les autres, vers le Vème siècle. Comme l’ont fait leurs successeurs, les Gitans, les Manouches, les Tsiganes, aux XIVème et XVème siècles, ils ont adopté la langue et la religion des pays où ils s’installaient tout en conservant leur culture propre, chaque clan gardant se propres traditions. Voici deux groupes, le groupe Ben Souda, groupe issawa de Taïfa-Al-Essawiya et le groupe Sidi-Mimoun, groupe gnawa d’Abdenbi El Gadari. Leurs instruments caractéristiques sont le guembri, un luth à trois cordes qui sert aussi de percussion, les qarqabous, sorte d’énormes castagnettes en fer, qui rappellent les crotales, et qui s’entendent des lieues à la ronde, le bendir, un grand tambourin d’un demi-mètre de diamètre, avec un fil tendu près de la peau qui entre en résonance avec elle, des gaïtas, sortes de hautbois à anche double, des tambours (tabls), des derboukas. Le chanteur lance une phrase à laquelle répond le choeur en écho. Essayez de mettre un de ces airs au milieu d’une soirée dansante, je ne vous en dis pas plus. C’est extrêmement contagieux, un peu hypnotique, très dansant et ça vous emmène ailleurs.
texte Michel Laroche.
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