CD : Ian Kent And the Immigrants - Almost Gone
Durée : 50’ 12’’
Sans label ni numéro
www.iankentandtheimmigrants.us
Notation : (4/5)
Ian Kent, physique de baroudeur hollywoodien, voix indéniablement virile idoine pour faire chavirer l’adolescente impubère, est un chanteur-guitariste-mandoliniste-harmoniciste-interprète, mais également un écrivain de talent (je vais y revenir).
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Il est entouré par les Immigrants, dont le noyau de base est Olivier Jargeais (guitare électrique ou acoustique, guijo, banjo), Sami Abes (basse électrique) et Marc Varez (dm, perc). Mais il y a aussi d’autres invités, dont le violoniste Dimitri Artemenko. Tout ce petit monde nous emmène à travers des ballades qui sont des blues (« Broken Dreams »), de la country et du rock vers un univers américain qui, de John Steinbeck à l’école de Missoula en passant par Jack Kerouac, s’est toujours défié des winners. Ainsi l’assassin « Wally » nous rappelle le Lennie de « Mice and Men », la fille de « The House by the Sea » est une paumée, aussi velléitaire que celle de « It’s All Over », le héros de « Almost Gone » est presque parti, mais ne partira jamais, celui de « One Track Mind » n’a qu’une idée en tête et ce n’est pas de gagner en Bourse. Ian Kent écrit et décrit ces losers en demi-teinte, ces solitaires, ces expatriés de « X-Pat Blues », ceux qui n’osent jamais dire non (« Just Say No ») à leurs femmes fatales : « Si j’avais un flingue, je te buterais, t’as du pot que j’aie échangé mon fusil contre une guitare » (Lucky for You »). Bref, l’Amérique qu’on aime.
texte de Michel Laroche