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Concert : Brahms, Concerto pour violon et Mahler, Symphonie n°5, avec Lisa Batiashvili

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par l’Orchestre Philharmonique de Radio France
dirigé par Markus Stenz
Concert du 1er février 2013
Salle Pleyel  à 20h

LA SUITE APRÈS LA PUB

Depuis longtemps, le Concerto pour violon de Brahms fait partie de la grande trilogie des grands Concertos inaugurée d’abord par le Concerto pour violon de Beethoven que rejoint celui de Mendelssohn datant, lui de 1822. Pourtant le Concerto pour violon de Brahms mit un certain temps à s’imposer car beaucoup de grands virtuoses de l’époque refusèrent de le jouer, mettant en avant les difficultés techniques qu’il semblait accumuler à l’infini.

Son premier mouvement d’une densité peu commune est d’esprit très symphonique et le soliste, pour s’affirmer par rapport à une orchestration très chargée, d’une ampleur inusitée, doit s’imposer par un jeu d’une vigueur extrême. Le second mouvement est plutôt d’essence rêveuse faisant la part belle à une mélodie prenante jouée par le hautbois, alors que la partie soliste exige de l’interprète une très grande fluidité et beaucoup d’expressivité. Avec le dernier mouvement indiqué Allegro giocoso c’est toute la Hongrie et ses rythmes endiablés qui renaissent, souvenir du duo violon et piano que formaient alors dans les cabarets hongrois, Brahms et Joachim du temps de leur jeunesse ! Ce soir-là, salle Pleyel, c’était à Lisa Batiashvili de se mesurer à ce chef-d’œuvre. Elle donnait de l’œuvre une version rayonnante, d’une très grande pureté stylistique, se jouant avec une aisance déconcertante de tous les pièges  imaginés par Brahms, et par Joachim, responsable , lui ,de la cadence conclusive de l’imposant premier mouvement. Lisa Batiashvili était bien sûr, admirablement soutenue par un accompagnement orchestral effectué avec une très grande maîtrise par Markus Stenz. En deuxième partie, Markus Stenz qui remplaçait Myung-Whun Chung, souffrant, mettait à son programme une œuvre redoutable et exigeant d’un orchestre symphonique une virtuosité sans faille. Il s’agissait de la Symphonie n°5 en ut dièse mineur de Gustav Mahler. Une Symphonie que Gustav Mahler achevait durant l’été 1902 à Mayernigg. Bien que créée par Gustav Mahler lui-même en octobre 1904, à Cologne, le compositeur, insatisfait, la remania  tardivement en 1910.Très dramatique, le premier mouvement intitulé Trauermarsch installe un climat de terreur et d’effroi. Le deuxième mouvement, loin de ramener le calme ou la sérénité, impose un climat fait de fureur et de violence. Par contre le Scherzo qui fait appel à des rythmes de valses et évoque aussi les ländler, représente presque un havre de paix dans ce paysage musical plutôt tourmenté. Le fameux Adagietto qui suit est d’une plénitude confinant au sublime que seul  le mouvement de la Symphonie n°6 pourra égaler. Enfin le Rondo Finale qui clôt l’œuvre,  surprend par son optimisme relatif, qui  ne présage en rien les terrifiants et insondables  abîmes   du Finale de la Symphonie n°6 !
Markus Stenz, directeur musical  de l’Orchestre du Gürzenich de Cologne, que dirigea en son temps Günter Wand, dirigeait l’Orchestre Philharmonique de Radio France ce soir du 1er février 2013. Dès le premier mouvement  de cette Symphonie n°5,  Markus Stenz affirmait une vision étonnamment violente, exacerbée,  exprimant également avec une grande passion tout le tumulte inouï contenu dans le Stürmisch bewegt du deuxième mouvement !
Il ne déméritait pas davantage dans les trois derniers mouvements, en particulier dans le fameux Adagietto, qu’il hissait à des sommets inaccessibles ! L’Orchestre philharmonique  de radio France, très en forme, ne faisait qu’un avec cette Symphonie n°5 de Mahler vouée au vertige, à la démesure, brillant de tous ses feux avec notamment un trompette solo impeccable, triomphant sans faiblir du périlleux premier mouvement !



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