CD : Cristina Branco - Live in Amsterdam, Netherlands
Durée : 47’ 57’’
EUCD 2351
www.arcmusic.co.uk
Notation : 
(5/5)
Il n’y a pas qu’Amalia Rodrigues pour le fado. Dans les années quatre-vingt-dix, émergeait le novo fado et on peut, à bon droit, se demander pourquoi la période qui suivit immédiatement la révolution des œillets, après 1974, n’a pas connu ce renouveau. Sans doute que le rejet du salazarisme et de tous ses épigones a balayé le fado traditionnel, qui lui était très lié, et que le désir de nouveauté immédiate, qui naissait, a porté les gens à se tourner vers ce qui leur semblait vraiment neuf, à savoir le rock, et tout ce qui s’écoutait hors de leurs frontières.
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Puis, des jeunes, et parmi eux, Cristina Branco, se sont dit qu’il ne fallait pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Cet enregistrement, live, aux Pays-Bas, de Cristina Branco, accompagnée par Custodio Castelo, celui qui accompagnait auparavant Amalia Rodrigues, montre à quel point, quand on ne coupe pas ses propres racines, on peut faire évoluer avec bonheur un genre musical. La part de la guitarra portugaise, avec ses six cordes doubles, y est plus grande. Deux solos, brillantissimes, de Custodio Castelo, « Fins de Sol » et « Sinos de Waibel », ainsi que des introductions plus longues, ou des chorus à l’intérieur de la chanson, apportent une respiration plus grande au fado, qui en devient un peu moins oppressant. Les paroles, choisies avec un grand soin pour leurs qualités poétiques, font appel à de grands poètes, à commencer par le premier des premiers, Luis Vaz de Camoens. « Val o bem fugindo » est en effet le premier fado chanté de CD, après l’instrumental pré-cité, et « Verdes sao os campos », du même Camoens, rappelle que les classiques ont toute leur place dans le fado. Un livret quadrilingue, anglais, français, espagnol, allemand vient donner à l’auditeur les clés de ce nouveau fado, y compris les paroles de quatre de ces chansons.
texte de Michel Laroche
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