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CD : Ludwig Van Beethoven - Con intimissimo sentimento

beethoven-con-intimissimo-sentimentiOp.18 n°6
Op. 132
par le quatuor Terpsycordes
Durée : 1h 7’ 19’’
AMY 037
www.ambronay.org (Harmonia Mundi)
Notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

Le quatuor Terpsycordes n’y va pas par quatre chemins avec cet album d’exception. Il s’attaque à deux quatuors pour cordes de Beethoven parmi les plus imposants. Le sixième, en si bémol majeur, tiré de l’opus 18 et le fameux opus 132, en la mineur. Et ce, sur des instruments prestigieux, du luthier Jean-Baptiste Vuillaume (1798-1875) qui réalisa ces quatre merveilleuses copies de Guarneri del Gesu et de Stradivarius.

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Ces quatre instruments, montés avec des jeux de cordes en boyau, ont quitté le Musée d’art et d’histoire de Genève pour cet enregistrement exceptionnel. Le quatuor Terpsycordes : Girolamo Bottiglieri, Raya Raytcheva (vln), Caroline Cohen-Adad (avln) et François Grin (cello) commence donc par ce sixième et dernier quatuor de l’opus 18, que le Beethoven des années viennoises voulait comme une synthèse et un dépassement de ce qu’avait écrit Haydn et, avant lui, Mozart. Dans cet opus 18, c’est dans ce quatuor que la patte de Beethoven se fait le plus sentir, car les cinq qui le précèdent sont davantage marqués par l’empreinte mozartienne et haydnienne. Ce sixième l’est encore un peu, mais la personnalité de Beethoven fait plus que poindre. C’est cet épanouissement de la chrysalide Beethoven que réussit à rendre à merveille le quatuor Terpsycordes, tout en finesse et en nuances. Le quatrième mouvement, la Malinconia, la Mélancolie, est, à ce titre, très symptomatique de ce que voulait Beethoven et l’on voit à quel point il était novateur.

Avec le quatuor de l’opus 132,  toute la modernité de Beethoven saute à l’oreille. Les cinq mouvements sont parcourus de ruptures, de personnalisations extrêmes, les règles sont transgressées, le compositeur est au centre de sa création. Et le quatuor Terpsycordes nous montre, avec beaucoup de sensibilité, combien, là, dans cet opus 132, Beethoven est devenu vraiment Beethoven. Les influences de Mozart, de Haydn ont été digérées, assimilées, transcendées. Il est vrai aussi que le monde de Beethoven est très différent du leur. Et le quatuor Terpsycordes a bien fait de réunir sur un même CD ces deux quatuors écrits à vingt-cinq ans d’intervalle, sur le même sujet qui n’est autre que la difficulté d’être. Un sentiment très intime, intimissimo sentimento, qui sera l’essence même du romantisme et qui donne son nom à l’album. Ce CD est superbe, le livret trilingue, anglais français, allemand, est intelligent et fin et ne comporte aucun discours oiseux. Beaucoup d’éditeurs peuvent prendre modèle.

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