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  • Pierre Stemmelin
  • Musique

CD : Vinicio Capossela - Rebetiko Gymnastas

capossela-rebetiko-gymnastasDurée : 1h 1’ 37’’
La Cupa
www.ponderosa.it
www.viniciocapossela.it
Notation : etoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-grise(4/5)

Après son album Marins, prophètes et baleines, voici Vinicio Capossela revenu au port, mais au port du Pirée, en Grèce, « pour nous rappeler que nous avons une source », la Grèce « qui a donné au monde, en plus de la civilisation, le rébétiko », comme il le dit lui-même. Le rébétiko, cette musique populaire grecque qui a mis la bonne société cul par-dessus tête, comme le fit Brassens en France, le blues aux Etats-Unis ou le tango en Argentine.

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Pour cela, il est allé enregistrer à Athènes avec les meilleurs musiciens du rébétiko grec : Nikos Chatziiordanou à l'accordéon, Vassilis Massalas au baglama (bouzouki à manche court), Socratis Ganiaris aux percussions et surtout Manolis Pappos, joueur célèbre de bouzouki (il a joué avec Theodorakis ou Arvanitaki). Sur cet album, Vinicio Capossela commence, ainsi accompagné, en espagnol, par une chanson, Abbandonato, qui n’est autre que « Los Ejes de mi carreta » du Chilien Atahualpa Yupanqui. Il enchaine avec « Rebetiko mou » (Mon rébétiko à moi), en grec. Il continue avec « Gimnastika »), en russe, avec un couplet en italien. Ce poème de Vladimir Vissotsky, «  Gymnastique matinale », se trouve, pour nos lecteurs français, dans Ballades, un livre (voir lien en fin d'aricle) traduit en collaboration avec son frère Robert, par mon confrère et néanmoins ami, Michel Bedin, dont vous lisez régulièrement la prose dans ces colonnes. Sous prétexte de parler de la gym, le speaker gouvernemental, sous la plume de Vissotsky, conseille régime alimentaire strict, silence dans les rangs et prône la course sur place. Ecrire ça sous Brejnev n’était pas innocent. Voici la  traduction des cinq derniers vers, qui sont répétés deux fois par Vinicio Capossela : « N’importe qui peut gagner dans cette ronde. /  Merveilleux car les coureurs / arriveront tous à l’heure. / La course sur place a le bonheur / d’unir tout le monde. »

Car le rébétiko a pour valeur principale de faire tomber les masques. Et, en ce sens, il révolutionne, à sa manière, le monde qui l’entoure. Vinicio Capossela reprend ensuite des chansons à lui qu’il hellénise. Des chansons qu’il avait publiées dans ses albums précédents comme « Contrada Chiavicone » (album Il Ballo di S .Vito) ou «Signora Luna », « Corre il soldato » (album  Canzoni a manivella). Et il obtient un beau sirtaki, avec « Contratto per Karelias » ou des tangos superbes, avec « Con une rosa », « Morna » ou « Non é l’amore che va via » (album Camera a sud). Sans oublier « Misirlou » qui était en version guitare électrique sur la BO de Pulp Fiction, ni « Cancion de las simples cosas », qui fut chantée par Mercedes Sosa, et dont il nous donne une très belle version italienne.

Et puis, pour rigoler, et en piste fantôme (ne raccrochez pas), le « Come prima » de Tony Dallara en italien et en grec. Bref, c’est du lourd.

texte de Michel laroche

Livre disponible chez Amazon

Ballades, de Vladimir Vissotsky, traduit par Michel et Robert Bedin, éditions Janus, avec une préface de Marina Vlady.

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