CD : Franz Liszt - Christus par Nicolas Horvath (p)
Durée : 1h 10’ 15’’
Hortus 100-0 (Codaex - Disques Office - Lavial)
Notation : 
(5/5)
Voici, en réduction pour piano seul, en un peu plus d’une heure, le Christus de Franz Liszt, un oratorio qui, durant trois heures, raconte la vie du Christ, et qui, vu la durée, est rarement joué. C’est pourtant une œuvre remarquable que Franz Liszt a écrite entre 1862 et 1868, des années cruciales pour lui qui accumule les tragédies autour de lui et devient encore plus mystique.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Souvenons-nous qu’il devient franciscain en 1865 et que sa mère meurt en 1866, ce donne le ton. Huit mouvements ont été gardés, dont trois sont enregistrés pour la première fois. Des cinq mouvements de la première partie, l’oratorio de Noël, il en subsiste quatre. Seul, le Stabat Mater Spesiosa n’est pas gardé. Quatre mouvements donc, qui voient monter petit à petit la joie du croyant. Des cinq mouvements de la deuxième partie, Après l’Epiphanie, il en reste deux : « Die Gründung der Kirche » (la Fondation de l’Eglise ), très calme et sereine, enregistré pour la première fois, et « Das Wunder » (le Miracle, celui du lac de Tibériade où Jésus calma la tempête), dans lequel Liszt fait suivre une déferlante sur le clavier par un retour au calme extrêmement attendrissant. Des quatre mouvements de la Troisième partie, Passion et Résurrection, deux sont transcrits pour piano et n’avaient jamais été enregistrés. Ce sont « Tristis Est Anima mea » et « O Filii et Filae », le premier grave, lugubre, expressionniste, le second consolatoire et résigné. Deux belles pièces de l’abbé Liszt qui closent, de façon très harmonieuse, les six autres transcrites par lui. Au final, de même que Karl Valentin disait que toute pièce de théâtre doit raconter l’histoire du théâtre, de même ce « Christus » pour piano se révèle être, en même temps qu’un oratorio sur le Christ, un oratorio sur l’histoire de la musique liturgique. Et Nicolas Horvath l’a bien vu. La cohérence de ce CD est évidente.