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Concert : Frédéric Chopin, Gustav Mahler le 1er mars à Pleyel

chopin-Myung-Whun ChungFrédéric Chopin  : Concerto pour piano et orchestre n°2 en fa mineur
Gustav Mahler : Symphonie n° 1 « Titan » en ré majeur
par l’Orchestre Philharmonique de Radio France
dirigé par Myung-Whun Chung
avec Ivo Pogorelich (piano)
vendredi 1er mars 2013
Salle Pleyel

Frédéric Chopin n’a pas vingt ans lorsqu’il compose ce second Concerto pour piano qui, en réalité, est le premier des deux concertos pour piano. Il sera créé par le compositeur en personne à Varsovie, l’orchestre étant placé sous la direction de Karol Kurpinski  le 17 mars 1830. L’œuvre surprend par l’abondance de ses idées mélodiques qui s’inspirent autant du folklore polonais que des mélodies et airs provenant peut-être d’opéras de Bellini, Donizetti ou de Rossini alors très en vogue dans ce premier tiers du XIXe siècle en Europe. Chopin sait aussi ajouter à la profusion des thèmes, déployer une virtuosité fascinante, n’en négligeant pas pour autant une  orchestration assez légère, maintenant entre soliste et orchestre un subtil équilibre. Ce soir du 1er mars 2013 c’était à Ivo Pogorelich de faire revivre ce Deuxième Concerto pour piano de Chopin. Ivo Pogorelich rompant délibérément avec la sacro-sainte tradition de l’interprétation sans partition, s’installait à son piano à l’instar de Sviatoslav Richter, muni de la partition du Deuxième Concerto de Chopin. En définitive, Ivo Pogorelich nous livrait de ce Deuxième Concerto de Chopin une vision très lyrique, en particulier dans le Larghetto, joué avec une très grande délicatesse. Mais l’interprétation de Pogorelich s’avérait également très concentrée et très dynamique dans le premier mouvement (Maestoso) et le troisième mouvement (Allegro vivace). Myung-Whun Chung, qui nous revenait après une longue absence pour raisons de santé, soutenait avec beaucoup de finesse et d’intuition, ce Concerto de Chopin grâce à un Orchestre philharmonique de Radio France prompt à suivre toutes les impulsions du chef coréen. Après Chopin, se profilait à l’horizon la Symphonie n°1 « Titan » de Gustav Mahler, que Myung-Whun Chung avait décidé d’inscrire à son programme. Une Symphonie qui visiblement avait causé bien du souci à Gustav Mahler, car bien que composée en 1888, l’œuvre sera constamment revue et remise sur le métier par son auteur jusqu’en 1903 ! Difficile de ne pas trouver dans cette première symphonie  de nombreux souvenirs autobiographiques, certains mouvements dépeignant peut-être certains souvenirs liés à une déception amoureuse. Le premier mouvement s’ouvre par un frémissement presque imperceptible des cordes, alors que de mystérieuses trompettes chopin-Pogorelichplacées en coulisse, accentuent l’atmosphère chargée d’inquiétude. Bientôt les paysages semblent soumis à une rapide métamorphose et nous mènent  droit à l’évocation d’une chasse lointaine alors que semble se préparer un terrible orage. Avec le deuxième mouvement, Gustav Mahler se plaît à nous décrire une rude danse paysanne, aux rythmes heurtés qui bientôt va s’effacer pour laisser place à un bien étrange troisième mouvement. En effet, Mahler, s’inspirant d’extraordinaires gravures de Jacques Callot, nous conte en musique l’enterrement du chasseur. Une musique forcément chargée d’ironie et de moquerie car le cortège funèbre qui accompagne ce chasseur vers sa dernière demeure n’est composé que d’animaux sauvages de la forêt, venus en nombre peut-être pour s’assurer que leur pire ennemi ne leur causera jamais plus d’iniquités ! Avec le dernier mouvement indiqué Orageux, Animé, nous entrons dans l’univers de la tempête. Des forces élémentaires, presque surhumaines se mettent en marche, balayant tout sur leur passage. La conclusion sera néanmoins triomphante, invincible, grandiose, comme si Mahler parvenait à dompter les forces mystérieuses qui semblent l’avoir largement inspiré pour mener à bien cette extraordinaire Symphonie. Myung-Whun Chung qui ce soir-là se mesurait à ce chef-d’œuvre semblait particulièrement inspiré, choisissant à chaque mouvement le tempo idéal, évitant même l’écueil du deuxième mouvement souvent joué trop lourdement par certains chefs d’orchestre. Particulièrement à l’aise dans le fameux mouvement de l’enterrement d'un chasseur dont il distillait avec beaucoup de subtilité chaque intention parodique. Enfin, Myun-Whun Chung savait avec une audace très contrôlée, déchaîner la tempête du finale justement nommé Stürmisch bewegt !

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