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CD : Mendelssohn par le Quatuor Ebene

mendelssohn-quatuor-ebene

Fanny Mendelssohn-Hensel : Quatuor en mi bémol majeur
Félix Mendelssohn : Quatuor n°2 Op. 13, Quatuor n°6 Op.80
par le Quatuor Ebene
Virgin Classics (EMI)
Durée : 1h 6’ 50’’
Notation : etoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-grise(4/5)

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Si Fanny Mendelssohn attend l’année 1834 pour inaugurer son entrée dans le domaine du quatuor à cordes, son frère cadet Félix compose son quatuor Op. 13 à l’âge de dix-huit ans en 1827 et le remaniera jusqu’en 1832.

Une œuvre qui bien qu’accumulant les influences de Haydn et de Mozart n’en affirme pas moins une forte personnalité, ne semblant ignorer en rien les apports capitaux représentés par les ultimes quatuors à cordes de Beethoven. Le quatuor à cordes de Fanny Mendelssohn -Hensel frappe par la hardiesse de ses modulations, l’intensité de ses  idées mélodiques. Ce quatuor composé par Fanny Mendelssohn-Hensel laisse apparaître tout comme chez son frère, une parfaite connaissance des derniers quatuors du maître de Bonn représentant ce que la forme du quatuor à cordes a produit de plus haut, de plus achevé. Avec son Quatuor Op.80 n°6, Félix Mendelssohn qui vient d’apprendre le décès de Fanny n’est plus le même homme et traduit dans ce Quatuor le désespoir que lui inspire cette fatale disparition, annonçant la sienne qui aura lieu six mois plus tard. L’inquiétude est omniprésente dès l’Allegro vivace assai, même le Finale : Allegro molto, ne peut altérer le sentiment d’intense tristesse qui semble parcourir l’œuvre dans sa totalité. Félix Mendelssohn dans ce Quatuor Op. 80 semble avoir définitivement tourné la page de la féérie telle qu’elle s’imposait à lui dans ses Scherzos, notamment celui du « Songe d’une nuit d’été », de la Troisième Symphonie « Ecossaise »et de la Symphonie « Réformation ». Quelque chose s’est brisé en lui après la mort de sa sœur Fanny à laquelle de multiples liens l’attachaient. Malgré une discographie abondante, dominée par une intégrale des quatuors à cordes de Félix Mendelssohn réalisée par le Quatuor Emerson chez Deutsche Grammophon, le Quatuor Ebene par son engagement, sa frémissante sensibilité parfaitement mise en œuvre dans le deuxième mouvement du Quatuor Op.13, n’a guère de mal à s’imposer, révélant en outre l’étonnant Quatuor méconnu de Fanny Mendelssohn-Hensel.

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