CD : Johannes Brahms par Lisa Batiashvili, violon
Concerto pour violon et orchestre
Clara Schumann
Trois Romances pour violon et piano
par Lisa Batiashvili,violon
et le Staatskapelle de Dresden
dirigé par Christian Thielemann,
avec Alice Sara Ott, piano
Deutsche Grammophon (Universal)
Durée : 47’ 31’’
Notation : 
(5/5)
C’est pendant l’été de 1878 que Brahms qui séjourne à Pörtschach met un point final à la composition de son concerto pour violon. L’œuvre sera créée le 1er janvier à Leipzig par Joseph Joachim, Johannes Brahms se chargeant de la direction orchestrale.
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On connaît l’apport décisif que Joseph Joachim fit à la genèse de ce concerto puisque la cadence conclusive du premier mouvement peut lui être entièrement attribuée. Construit en trois mouvements dont le premier réclame de la part de l’interprète une virtuosité sans faille, ce concerto possède un second mouvement de caractère méditatif où le hautbois entretient avec le violon un dialogue subtil. Quant au troisième mouvement qui s’inspire de rythmes hongrois, il n’est pas sans évoquer les cabarets que Brahms et Joachim parcouraient du temps de leur jeunesse et où ils se produisaient en duo dans leur discipline propre. Clara Schumann n’était pas seulement une très grande pianiste, elle s’adonnait aussi à la composition et on lui doit non seulement un Trio Op. 17 pour piano, violon et violoncelle mais également un concerto pour piano et orchestre Op.7, sans compter une œuvre importante pour le piano. Les trois Romances pour violon et piano Op.22 présentes dans ce CD permettent de mieux saisir l’originalité de Clara Schumann qui subissait certainement la présence écrasante de la personnalité de Robert Schumann. En effet, Robert Schumann et Félix Mendelssohn représentaient les figures les plus en vue dans le domaine musical allemand de ce premier tiers du XIXe siècle. Lisa Batiashvili qui vient de nous interpréter le concerto de Brahms, salle Pleyel avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Markus Stenz, restitue l’œuvre avec une intensité fantastique, tenant du prodige. Lisa Batiashvili est soutenue à merveille par le magnifique orchestre de la Staatskapelle de Dresde dirigé avec conviction par Christian Thielemann, qui pour une fois semble avoir renoncé à des tempos frôlant la lourdeur.
N’oublions pas la présence de la pianiste Alice Sara Ott qui accompagne avec efficacité Lisa Batiashvili dans les Trois Romances Op. 22 de Clara Schumann. Une petite précision concernant le violon utilisé par Lisa Batishvili dans ce présent CD : il s’agit d’un Stradivarius de 1715 généreusement prêté par The Nippon Music Foundation.