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  • Michel Bedin
  • Musique

CD : Maria Ana Bobone - Fado & Piano

maria-ana-bobone-fado-pianoDurée : 47’ 4’’
EUCD 2423
www.arcmusic.co.uk
Notation : etoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-grise(4/5)

Du fado accompagné au piano ? Mais oui, ma pauv' dame, que ne vont-ils pas inventer, les jeunes, à c'tt' heure ? Et pour bien marquer le coup, Maria Ana Bobone, la pianiste, va même jusqu'à s'accompagner seule (“Fria Claridade”) ou avec seulement une contrebasse en plus, celle de Rodrigo Serrao, comme sur le célèbre “Que Deus me Perdoe” de la grande Amalia.

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On aura tout vu et tout entendu, dites-vous ? Certes, mais le résultat est là, et sans contestation possible, c'est de l'excellent fado. Et indiscutable. La voix magnifique de Maria Ana Bobone, les thèmes, le mouvement de la musique, tout est fado. Et du fado réussi. Aussi, quand vient s'y ajouter la guitarra portugaise de Bernardo Couto, on est dans la quintessence du fado. Saudade garantie, mélancolie distillée, timidité assumée, solitude existentielle, chair et religion s'opposant, tous les ingrédients sont là. Même quand Maria Ana Bobone part au Brésil dans une chanson (“Fado Xuxu”) pour colorer son chant en bossa, cela reste lisboan en diable. En revanche, quand elle interprète un chant presque cantabrique (« Mariao ») ou une prière traditionnelle de la frontière, avec les synthés (« Senhora de Almortao »), elle quitte le fado et c'est aussi très beau. Toutefois, ses deux « fados » en anglais, « Twilight » et « Love Ballad » n'apportent, à mon avis, strictement rien de plus à un CD déjà superbe sans eux. Je sais, tout le monde se croit obligé de chanter en anglais pour conquérir des marchés. Mais est-ce vraiment un service que l'on rend aux Anglo-Américains que de conforter leur paresse linguistique en les confortant dans cette ignorance des langues étrangères ? Que diable, quand on aime le cosmopolitisme, la moindre des politesses est de goûter l'étranger dans sa langue à lui et si les anglophones ne veulent pas faire cet effort, tant pis pour eux. Le fado est portugais, comme le champagne est français et la porcelaine de Wedgwood britannique.

texte de Michel Laroche

Album disponible en CD et téléchargement sur Amazon



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