Skip to main content
PUBLICITÉ

CD : Venezia, Arias d’opéra de la Sérénissime

max emanuel cencic cd venezia

par Max Emanuel Cencic
 et Il Pomo d’oro
dirigé par Riccardo Minasi
Virgin Classics (EMI)
Durée :  1h 3’ 26’’
Notation : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

LA SUITE APRÈS LA PUB

Bien que menacée de toutes parts, ruinée par de dispendieuses campagnes militaires, ayant également subi de nombreuses et terribles épidémies de peste, Venise n’en exerçait pas moins une attraction considérable sur tous les compositeurs d’opéras et ceci au moins jusqu’à la première partie du XVIIIe siècle.

Il est vrai que Venise  disposait de nombreux théâtres, ce qui peut expliquer qu’entre 1701 et 1745 plus de quatre cent cinquante opéras composés par différents compositeurs y furent effectivement représentés ! Citons les plus connus de ces temples du lyrique qui pour certains pouvaient tout de même accueillir jusqu’à près de mille spectateurs. Les plus célèbres étaient Le Teatro S. Cassiano et le S. Angelo où Vivaldi produisit  la part la plus importante de ses ouvrages lyriques. C’est bien sûr Vivaldi qui occupe dans ce CD une place prépondérante, mais Gasparini, Caldara, Giacomelli, Porta et Albinoni y figurent également pour des  airs provenant d’ouvrages lyriques qui en leur temps firent grande impression à Venise. S’il revient à l’air « Barbaro non comprendo » provenant de l’opéra Adriano in Siria de Caldara, de servir d’introduction à ce CD, le second air « Mormorando  quelle fronde », qui s’appuie bien plus sur l’émotion et la sincérité, est dû à Porta et est extrait de son opéra La Costanza combattuta in amore, composé en 1716. C’est bien sûr à présent au fougueux Vivaldi de s’imposer avec un air impétueux d’une rare vigueur intitulé « Anche in mezzo a perigliosa ». C’est maintenant le moment d’évoquer un compositeur célèbre pour un certain « Adagio » qui lui est, en fait, faussement attribué. Il s’agit évidemment d’Albinoni qui figure ici grâce à l’air « Pianta bella, pianta amata » provenant de son opéra Il Nascimento de l’Aurora, composé en 1710, un air très émouvant qui possède la particularité de bénéficier de l’accompagnement d’un alto, ici remarquablement tenu par Stefano Marcocchi. A nouveau Vivaldi remporte tous les suffrages grâce à l’air très enlevé et vif « Mi vuoi tradir,Lo so » provenant de son opéra La verita in cimento, datant de 1720. Bien que natif de Naples, c’est à Giuseppe Selitto de conclure ce CD avec l’air « Anche un misero arboscello », qui provient de son opéra Nitocri dont la composition date de 1733. Giuseppe Selitto y affirme une forte personnalité et une virtuosité d’écriture étonnante. Pour faire revivre ces airs  qui en leur temps brillaient de mille feux sur les scènes idéales de la Cité des Doges, il fallait une voix d’exception. Max Emanuel Cencic, avec beaucoup de naturel, évitant toute  virtuosité gratuite, prend en compte les émotions ressenties par chacun des personnages qu’il sait incarner et révéler à la perfection. C’est à Riccardo Minasi que revient la délicate mission de fournir le décor instrumental nécessités par ces airs. Une mission admirablement exécutée par le prestigieux ensemble Il Pomo d’oro qu’il dirige avec beaucoup de ferveur et de dynamisme !

Album disponible sur Amazon



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ