Spectacle musical : Le Retour d’Ulysse dans sa Patrie de Claudio Monteverdi

Opéra vénitien (Venise 1640)
durée du spectacle : 3h10 avec entracte
par Les Paladins
direction musicale et clavecin : Jérôme Correas
mise en scène : Christophe Rauck

Présenté fin mars et début avril au TGP-CDN de Saint-Denis
En tournée : à Nice(Opéra de Nice) les 31mai, 1^er et 2  juin2013

Ulysse après une longue errance, jouet de la malignité des Dieux, finit par échouer sur un rivage inconnu qui paradoxalement va constituer pour lui une véritable renaissance .En effet, Ulysse qui jusqu’à présent maudissait les Dieux, dont il semblait à jamais être la victime, croise le chemin d’une divinité décidée à le secourir.

Cette divinité (Minerve) va non seulement le secourir mais elle va aussi habilement le conseiller afin de lui faire retrouver son épouse, Pénélope, qu’assiègent depuis la disparition d’Ulysse, d’infâmes et téméraires prétendants, qui à force d’assiduité entendent bien la faire céder et renoncer à jamais à un époux disparu et certainement rayé du monde des vivants. Minerve met au point pour Ulysse un stratagème audacieux, consistant à le transformer en pauvre vieillard, afin de mieux confondre les prétendants usurpateurs qui depuis trop longtemps tentent de faire fléchir la fière et inébranlable Pénélope qui indéfiniment s’obstine à repousser leurs avances grossières. Peu à peu Ulysse va devenir d’une certaine façon le bras vengeur des Dieux et va finalement, au terme de l’épreuve de l’arc appartenant à Ulysse, massacrer sans pitié ses ennemis. Le seul obstacle après cette terrible victoire obtenue sur ses ennemis est l’incrédulité de la propre épouse d’Ulysse, Pénélope, qui dans un premier temps va refuser l’évidence : Ulysse est bel et bien revenu, échappant au sort cruel qu’une destinée fatale s’acharnait à lui infliger. Il faudra  les supplications de Télémaque (son propre fils) et d’Eumée (berger d’Ulysse)pour vaincre son incrédulité et l’amener à reconnaître dans celui qui s’offre à sa vue, non un simulacre fabriqué par une divinité malveillante, mais bel et bien Ulysse revenu d’effroyables et terrifiantes  aventures auxquelles il a survécu par miracle.

Christian Rauck, qui est le metteur en scène de cet opéra de Monteverdi, nous avait récemment proposé Le Couronnement de Poppée de Monteverdi au TGP dans une mise en scène assez percutante. Avec Le Retour d’Ulysse dans sa patrie, de Monteverdi, Christian Rauck va encore plus loin, intériorisant encore davantage les situations, poussant dans leurs dernières extrémités les personnages qui ignorent à quel point ils ne sont que les jouets des passions et des fureurs des Dieux.

Jérôme Correas qui assume comme dans Le couronnement de Poppée la direction musicale du Retour d’Ulysse dans sa patrie, revient donc avec son ensemble musical Les Paladins assurer la  direction d’un ouvrage lyrique complexe et finalement très peu  exécuté. Jérôme Correas accomplit sa mission avec  un orchestre très réduit dans lequel par exemple la famille des instruments à vent n’est représentée que par les cornets à bouquin et les flûtes à bec, le reste de l’orchestre étant constitué de violons, violes de gambe, théorbe, harpe, contrebasse, clavecin et orgue. Avec cet ensemble pourtant fort réduit, Jérôme Correas qui ne manque guère d’énergie ni de précision parvient à une vérité musicale exemplaire parfaitement fidèle aux exigences musicales passionnément recherchées par Claudio Monteverdi. La distribution vocale  parfaitement  choisie nous révèle deux artistes à la hauteur de leurs rôles : Il s’agit de Blandine Folio Peres, campant une touchante et expressive Pénélope résistant avec une belle ténacité aux assauts abjects de ses horribles et pressants prétendants ainsi qu’Ulysse incarné avec force par Jérôme Billy. Mais cet opéra de Monteverdi comporte bien d’autres rôles exigeants, et ces rôles sont parfaitement assurés par le reste de la distribution vocale  qui demeure d’une justesse exemplaire.

www.theatregerardphilipe.com
www.lespaladins.com

Casting

Prologue : 

• L’humana Fragilità (La Fragilité Humaine) Jean-François Lombard, contre-ténor
• Il Tempo (Le Temps) Virgile Ancely, baryton-basse
• La Fortuna (La Fortune) Françoise Masset, mezzo-soprano
• Amore (L’Amour) Hadhoum Tunc, soprano

Dieux :

• Giove (Jupiter) Carl Ghazarossian, ténor
• Nettuno (Neptune) Virgile Ancely, baryton-basse
• Minerva (Minerve) Dorothée Lorthiois, soprano
• Giunone (Junon) Hadhoum Tunc, soprano

Mortels :

• Ulisse (Ulysse) Jérôme Billy,ténor
• Penelope (Pénélope, épouse d’Ulysse) Blandine Folio Peres, mezzo-soprano
• Telemaco (Télémaque, fils d’Ulysse) Anouschka Lara, soprano
• Melanto (Mélantho, suivante de Pénélope) Dagmar  Saskova, mezzo-soprano
• Eumete (Eumée, berger d’Ulysse) Françoise Masset, mezzo-soprano
• Ericlea (Euryclée, nourrice d’Ulysse) Jean-François Lombard, ténor
• Pisandro (Pisandre, prétendant)  Jean-François Lombard, ténor
• Eurimaco (Eurymaque, prétendant) Carl Ghazarossian, ténor
• Antinoo (Antinoüs, prétendant) Virgile Ancely, baryton-basse
• Iro (Irus, serviteur bouffon des prétendants) Matthieu Chapuis, ténor
• Chœur de Phéaciens  Jean-François Lombard, ténor
• Virgile Ancely, baryton-basse

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