CD : Idriss El Mehdi - Wild Bird
Durée : 55’ 32’’
Awang sans numéro
www.idrisselmehdi.com
Notation : (4/5)
Le pianiste Idriss El Mehdi, de culture franco-marocaine (jazz, classique, musique andalouse) s’est découvert une passion pour le guembri, cet instrument de musique à cordes pincées des Gnawa.
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Trois cordes de boyaux de chèvre sur un coffre de peuplier qui, avec les qarqab, grosses castagnettes métalliques, leur permettent des rythmes obsédants favorisant la transe. Les Gnawa, les Guinéens en arabe, descendants des esclaves, jadis amenés au Maroc, étaient arrivés avec le n’goni, dont le guembri est une variante. Idriss El Mehdi en joue pour s’accompagner dans un afro-beat, un blues-funk qui lui est personnel et qui est assez réussi. Si les textes anglais ou français ne menacent directement ni Shakespeare ni Rimbaud, ils sont cependant chantés et mis en place avec la musique, suffisamment intelligemment pour passer dans l’oreille du public. Prenons « Piano pour Kayi ». C’est un motif répétitif assez simple, qu’on qualifierait même volontiers de simpliste, s’il n’y avait derrière une gamine qui babille et qui gazouille. Et qui vous fait fondre. N’arrêtez pas le disque quand la musique est finie. La piste 9, après un long silence, continue en instrumental gnawi, lancinant et entêtant. De la world music de qualité.
texte de Michel Laroche