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CD : George Onslow (1784-1853) - Quatuors par le quatuor Ruggieri

onslow-agogiqueDurée : 1h 9’ 52’’
Ago 006
www.agogique.com
Notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

Quelle magnifique idée que de publier un album entier consacré aux quatuors de jeunesse de George Onslow et de les interpréter de cette façon ! Le quatuor Ruggieri l’a fait et, à mon humble avis, ce CD est loin d’être le dernier à paraître. Car il y a chez George Onslow de véritables pépites et il est grand temps de le sortir de l’oubli injuste où une critique stupide et une incompréhension esthétique l’ont plongé.

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Ces trois quatuors proviennent de son premier cycle de quatuors à cordes (il en a écrit trente-six). Ce sont les neuvième, onzième et quinzième qu’il a composés.
Le quatuor Ruggieri, Gilone Gaubert-Jacques et Charlotte Grattard aux violons, Delphine Grimbert à l’alto et Emmanuel Jacques au violoncelle, commence par le onzième (op. 10, n°2 en ré mineur). Ils jouent sur des cordes en boyau ce quatuor jamais enregistré auparavant et qui contient un menuet inspiré par une danse auvergnate que George Onslow incorpore fort habilement à sa musique sans qu’il y paraisse. Celui qu’on a appelé le Beethoven français est ici rendu, et les cordes en boyau y sont sans doute pour beaucoup, dans sa vérité historique.
Toujours aussi mozartien, mais un peu à la française, est le neuvième quatuor de George Onslow (opus 9, n°3 en fa mineur) qu’ils interprètent ensuite, toujours sur cordes en boyau. Là aussi, une interprétation remarquable qui le restitue bien comme on l’écoutait à l’époque, avec un rendu exceptionnel de son chromatisme.
Enfin, autre premier enregistrement mondial, le quatuor Ruggieri nous interprète très brillamment le quinzième quatuor de George Onslow (opus 21 n°3 en mi bémol Majeur). Je l’ai entendu joué en direct, par ces mêmes musiciens, au festival de Crozon. C’est magnifique. Ce quatuor à cordes, plus tardif, est d’une facture différente, plus complexe encore et plus expressive. Plus dramaturgique, pourrions-nous dire, car c’est l’époque où il s’intéressait à l’opéra. Quatre mouvements très contrastés entre eux, dont un superbe larghetto avec sourdines. Cette musique, certainement très difficile à jouer, ne doit pas supporter d’interprétation plate. Ici, elle prend tout son essor, portée qu’elle est par ce quatuor de jeunes musiciens extrêmement doués. Elle fait taire, en tout cas, toutes les langues de vipères qui, sans l’avoir écoutée, ou par jalousie, l’ont vouée aux gémonies, comme celle de Vincent d’Indy, qui, il est vrai, n’aimait pas non plus Schubert, Schumann ni Mendelssohn et pensait que les Juifs ne pouvaient pas créer mais seulement imiter. Que voulez-vous, les musiciens ne sont pas tous des lumières. On peut rappeler à la grande âme que fut George Onslow que «passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet » (Courteline). Cela le consolera sans doute de ces jugements haineux qui faillirent faire disparaître sa mémoire.

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